Cela fait quatorze ans que le gouvernement algérien a ouvert le secteur des télécommunications et le spectre de fréquences à la concurrence nationale et internationale. Dans le cadre de cette première réforme, des licences de téléphonie mobile GSM et de haut débit mobile ont été attribuées à des opérateurs étrangers et nationaux. Mais, au cours de cette même période, nous avons relevé, dans beaucoup de pays, des bouleversements technologiques qui ont fait converger les activités des sociétés des télécommunications avec celles des télédiffuseurs. Les nouveaux médias sont, en effet, gérés par les opérateurs de télécommunications. Ces derniers, en permettant aux internautes de visionner en ligne des contenus multimédia interactifs, font la même tâche que les télédiffuseurs traditionnels. La distinction entre les deux profils devient ainsi impossible, et leurs régulations seront difficiles. En Algérie, l’Internet haut débit n’est toujours pas réglementé, la diffusion, à travers cette toile, de contenus audiovisuels permet de promouvoir une culture de masse. Lorsque ce service sera disponible chez un des opérateurs algériens, qui validera le contenu des programmes ? L’opérateur ou une autre entité ! L’essentiel est que les programmes doivent refléter les valeurs réelles de la société. Donc, les dirigeants des différentes sociétés productrices doivent avoir le profil de communication.
Faut-il alors créer des textes juridiques régissant le développement de contenus électroniques chez un opérateur des télécommunications? Absolument, disent certains observateurs. En effet, même si les opérateurs ont prévu dans leurs modèles économiques de fabriquer des contenus multimédia afin de générer des revenus, le contrôle doit demeurer aux mains du régulateur spécialiste de l’audiovisuel. En clair, il est nécessaire de séparer la régulation de la diffusion électronique de celle du contenu. Que dire alors de la législation actuelle ? Elle est incomplète. Il n’est plus logique d’avoir deux ensembles de règles destinés respectivement à l’activité contenu ou service et à celle des télécoms, en raison de la mutation que sont entrain de subir les services assurés par les compagnies des télécommunications. Editer un contenu n’est pas du sort du « Télécom », mais celui de l’entité « communication ». C’est pourquoi, les nouvelles règles doivent faire aussi une distinction entre le contenu et la distribution.