Le nombre de puits d’huile de schiste existant aux Etats-Unis est passé de 450 en novembre à 722 vers la fin du mois de mai dernier.
Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs onze partenaires qui viennent de reconduire leur accord de production pétrolière jusqu’en mars 2018 font, à présent, face à une nouvelle menace, celle d’un pétrole de schiste moins coûteux à l’extraction et donc plus compétitif.
Cette nouvelle donne que les producteurs de pétrole conventionnel redoutaient, depuis fort longtemps, est liée aux progrès techniques réalisés par les compagnies américaines en matière d’extraction de pétrole de schiste.
Il y a quelques jours, la compagnie parapétrolière Baker Hughes, principalement spécialisée dans les forages horizontaux, a révélé que le nombre de puits d’huile de schiste existant aux Etats-Unis est passé de 450 en novembre 2016 à 722 vers la fin du mois de mai dernier. Ce qui a fait augmenter la production américaine de pétrole de schiste à 200 000 barils par jour, pour un total de 4,9 millions, sur une production américaine globale, conventionnelle et non conventionnelle, de 9,3 millions de barils.
Les compagnies américaines ont, en effet, réussi à perfectionner les techniques de fracturation hydraulique lors des opérations d’extraction du pétrole de schiste, ce qui a eu un impact direct sur les coûts. Selon Christophe Dembik, responsable de la recherche de Saxo Bank, cité par le magazine l’Express, les progrès techniques réalisés par les compagnies américaines ont rendu les puits de pétrole de schiste plus rentables même avec un pétrole à 50 voire 55 dollars le baril.
Baisse du seuil de rentabilité des puits de schiste
De son côté, le cabinet américain spécialisé dans l’information économique, IHS Markit, estime, de manière globale, que le seuil de rentabilité des puits de pétrole de schiste aurait baissé de plus d’un tiers au cours des deux dernières années.
Ce qui complique davantage la situation pour l’Opep et ses partenaires c’est la volonté affichée du président américain, Donald Trump, d’encourager l’investissement dans le pétrole de schiste. Sa décision de se retirer de l’accord de Paris sur le climat lui laisse, il faut le dire, les coudées franches pour tout ce qui touche aux énergies fossiles.
Les Américains se sont manifestement adaptés à la situation imposée par l’Opep et ses alliés en misant sur la réduction des coûts d’extraction. Ils placent ainsi la compétition entre producteurs de pétrole sur le terrain difficile du progrès technologique.