Un impressionnant dispositif policier a dispersé violemment le rassemblement organisé par un collectif contre le 4e mandat. Plusieurs journalistes et activistes opposés à la candidature du président Bouteflika ont été interpellés.
Un rassemblement contre la candidature à un 4e mandat du président Bouteflika, organisé ce matin à 10 heures à Alger centre, sur la rue Didouche Mourad, en face de la fac centrale, a été dispersé par la police, avons-nous constaté sur place. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au président Bouteflika et au régime : « Pouvoir assassin », « 15 ans barakat » (ça suffit), « Ni Toufik, ni Saâdani, ni Bouteflika », etc.
Plusieurs manifestants ont été embarqués avec force dans des fourgons de police dont les journalistes du quotidien El Watan Mustapha Benfodil, Mehdi Bsikri et Meziane Abane. Selon des tweets postés depuis le rassemblement, parmi les manifestants interpellés figurent aussi des activistes, un cadre du parti JilJadid et le docteur Amira Bouraoui, médecin gynécologue, qui était une des organisatrices du rassemblement contre le 4e mandat samedi 22 février devant l’université de Bouzaréah à Alger.
« Ds le fourgon, 26 person. Dt bouraoui. On a depassé baraki. On etouffe.. »
— adlenmeddi (@adlenmeddi) March 1, 2014
6 militants , un cadre JilJadid , Zouaoui , Amokrane , Belmouhoub , Zaid interpellés
— Habib Brahmia (@HabibBrahmia) March 1, 2014
Dans un communiqué diffusé en fin de matinée, la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) a dénoncé « cette répression » et exigé « la libération de toutes les personnes ». « Le comportement du pouvoir indique que ce dernier se considère en état de guerre contre la population Algérienne et qu’à ce titre l’union la plus large doit se concrétiser pour débarrasser le pays des clans, quels qu’ils soient, qui entrainent le pays à la dérive », est-il écrit.
Le rassemblement a été organisé par un « Collectif contre le 4e mandat » constitué après l’annonce de la candidature du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, à la présidence qu’a annoncée son Premier ministre, Abdelmalek Sellal, la semaine dernière.
A 11H30, les derniers manifestants ont été dispersés par la police mettant fin au rassemblement.