Un spécialiste de la cyberdéfense à la tête de la direction technique de la DGSE - Maghreb Emergent

Un spécialiste de la cyberdéfense à la tête de la direction technique de la DGSE

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Si la plupart des publications des chercheurs affectés aux laboratoires du traitement politico-stratégique de l’information ont conclu que la guerre froide a été majoritairement marquée par la dominance des axes diplomatiques et militaires dans l’analyse multidimensionnelle de l’URSS par les services secrets occidentaux. Le secteur des renseignements secrets subit, aujourd’hui, à son tour, les effets de la grande influence des technologies digitales fixes et mobiles, et surtout les conséquences de l’affaiblissement du vecteur « militaro-diplomatique » dans le fonctionnement de ces services. Le programme PRISM en est la preuve. Développé par l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), il permet de casser des codes informatiques protégeant des secrets bancaires, médicaux, des informations gouvernementales ou du monde des affaires, et « aspirer » par la suite toute la masse des métadonnées qui sera analysée par des « systèmes experts » réalisés sous forme de logiciels, pour être utilisée, par la suite, selon le domaine d’usage. Prenons le domaine militaire comme exemple, le choix des cibles frappées par les drones se base, aujourd’hui, beaucoup plus sur l’analyse des données téléphoniques, et celles des réseaux sociaux que sur les renseignements fournis par les agents de terrain qui seront, d’ailleurs, appelés dans le futur à exécuter des instructions qui émanent d’un logiciel et non d’un général.

Nous pouvons donc affirmer que PRISM est le prénom de l’enfant né du mariage entre le numérique et les services secrets américains. Ce mariage poussera ainsi la communauté internationale du renseignement à opter pour une réforme révolutionnaire des méthodes de travail. Même les effectifs doivent désormais inclure les générations du numérique. Dans un monde où le taux de la connectivité des populations augmente de jour en jour, aucun métier ne demeurera hermétique à la technologie du numérique, même celui de l’agent du renseignement. Les services des renseignements Français ont compris le jeu des américains. Ils ne veulent plus rester accrocher au modèle traditionnel du développement de renseignements stratégiques qui se base strictement sur le secret. La direction technique de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) vient de passer, pour la première fois de son histoire, sous la houlette d’un spécialiste de la cyberdéfense des administrations et entreprises. Avant, il occupait le poste de directeur de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI). C’est lui qui a annoncé, en 2011, le gros piratage qu’a subi le Ministère français de l’économie.

 

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