Les prix du baril continueront d’augmenter au cours des prochains mois prédit la banque suisse UBS, citée par l’Agence Ecofin. Une éventuelle baisse de la production de l’OPEP+, l’entrée en vigueur de l’embargo européen sur le pétrole russe et la faiblesse des réserves stratégiques pourraient favoriser une remontée des cours de l’or noir.
Les prix du pétrole pourraient rebondir à 125 dollars le baril dans les mois à venir, dans un contexte d’offre restreinte, de diminution des capacités de réserve et de faiblesse des stocks de pétrole, selon une note de recherche publiée le jeudi 25 août par la banque suisse UBS.
« Nous continuons de croire que les fondamentaux pointent vers des prix plus élevés. Les capacités inutilisées sont inférieures à 2 millions de barils par jour, et les stocks de pétrole se situent à leur plus bas niveau, depuis plusieurs années », indiquent les analystes d’UBS.
Plombés par les craintes d’une récession mondiale et des inquiétudes atour du recul de la demande chinoise, les cours de l’or noir avaient perdu environ 25% entre début juin et le 20 août. Par rapport à leur pic enregistré début mars, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la chute des prix du pétrole avait même atteint environ 30%.
Les cours de brut ont cependant repris leur rallye haussier ces derniers jours, dynamisés par la perspective d’une possible baisse de la production de l’OPEP+. Le lundi 22 août, le ministre saoudien de l’Energie, Abdelaziz ben Salmane, avait en effet ouvert la porte à une possible réduction de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés de l’accord OPEP+, dont le Mexique et la Russie.
« Les déclarations du ministre saoudien de l’Energie selon lesquelles l’OPEP+ dispose des moyens de réduire à tout moment sa production pour faire face aux défis du marché suggèrent une volonté de défendre les prix du pétrole pour qu’ils restent au-dessus du niveau de 90 dollars le baril », estime UBS.
Selon l’agence Reuters qui cite plusieurs sources au sein de l’OPEP+, des baisses de production seraient décidées en cas d’accord sur le nucléaire iranien, qui lèverait alors les sanctions sur les exportations de Téhéran. L’Iran, un important membre de l’OPEP, produit actuellement environ 2,5 millions de barils par jour. En cas de négociations fructueuses sur le nucléaire, il pourrait cependant revenir en six mois à un niveau proche de ses pleines capacités de production de 3,7 millions de barils par jour.
UBS note par ailleurs que l’embargo européen sur le pétrole russe, qui devrait entrer en vigueur en décembre prochain risque de créer des tensions supplémentaires sur le marché pétrolier.
« L’Union européenne (UE) a l’intention de réduire sa dépendance à l’égard des importations russes de brut par voie maritime, d’ici le 5 décembre et de produits raffinés, d’ici le 5 février. Cela provoquera probablement quelques perturbations, car les importations européennes de pétrole russe se sont élevées à 2,8 millions de barils par jour en juillet dernier », indique la note de recherche.
Last but not least, UBS s’attend à ce que la fin des libérations des réserves stratégiques de pétrole dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) finirait par retirer plus d’un million de barils par jour du marché à partir du mois de novembre prochain. Ce qui conduirait à « des marchés plus tendus à la fin de l’année ».