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Hydrocarbures

Une semaine après l’accord d’Alger, le pétrole tutoie la barre de 50 dollars

Par Yazid Ferhat
octobre 6, 2016
Une semaine après l’accord d’Alger, le pétrole tutoie la barre de 50 dollars

L’accord pour un prochain gel de la production de l’OPEP semblait fragile. Mais une semaine après, il maintient le brut au-dessus de 50 dollars.

 

Une semaine après la réunion de l’OPEP, à Alger, le pétrole semble s’accrocher à la barre symbolique des 50 dollars, malgré les incertitudes qui planent sur les suites de cet accord. Pour la quatrième journée consécutive, le brent de la mer du nord se situait jeudi au-dessus de 50 dollars, cotant 51.84 en milieu de journée, alors que le WTI frôlait cette barrière, à 49.83 dollars.

Lors d’une réunion tenue en marge du Forum international de l’Energie, les pays de l’OPEP avaient élaboré, le 28 septembre, l’ébauche d’un accord, qui devrait être finalisé lors de la réunion formelle de l’OPEP en novembre à Vienne. L’organisation acceptait de limiter sa production en dessous de 32 millions de barils/jour, contre 33.4 actuellement.

Plus que les chiffres, c’est plutôt l’orientation générale et la tonalité dominant la réunion d’Alger qui ont poussé les prix vers le haut, le pétrole gagnant immédiatement près de cinq pour cent, avant de gagner autant durant la semaine qui vient de s’écouler.

Des fondamentaux inchangés

Car pour le moment, les données du marché n’ont pas encore fondamentalement changé. L’Iran a été laissé en dehors de l’accord. Il ne sera probablement pas loin de quatre millions de barils/jour en novembre, ce qui constitue son objectif final : reveni à son niveau de production d’avant les sanctions occidentales. Libye, Irak et Nigeria, également exlus de l’accord, ne maitrisent pas réellement leur production. Rien ne dit qu’ils seront en mesure de faire mieux demain.

Dans le même temps, le niveau des stocks reste très élevé. Il aurait même atteint un niveau riecord, selon différentes sources, qui font état d’un « stockage effréné » quand le prix du baril était à un niveau très bas.

Mais malgré ces données, les éléments d’optmisme ne manquent pas. A défaut de reprendre le contrôle du marché, l’Arabie Saoudite le maitrise désormais, après avoir dompté le schiste américain. Les analystes s’accordent à dire que le prix de 50 dollars constituera une référence pour une longue période. C’est suffisamment rémunérateur du point de vue saoudien, et ça élimine une partie des gisements, trop chers, comme le pétrole de schiste américain, première cible de l’offensive saoudienne.

D’un autre côté, la Russie serait prête à coopérer. Selon le ministre algérien de l’Energie, M. Noureddine Bouterfa, le ministre russe de l’Energie lui a indiqué que son pays est « prêt à coopérer si les pays de l’OPEP parviennent à un accord ». Pour le moment, c’est le wait and see, pour voir si l’accord d’Alger tient la route.

« Nous allons attendre la réunion de Vienne pour que les choses deviennent plus claires. D’ici là, nous allons prendre contact avec la partie russe, nous souhaitons que cela se fasse en octobre », a déclaré M. Bouterfga au quotidien Echorouk. M. Bouterfa s’est montré très optimiste sur la question. « Nous nous attendons à une coopération positive », a-t-il dit, ajoutant que le ministre russe lui aurait textuellement : « si vous voulez qu’on appuie une décision de gel de la production, vous devez parvenir à un accord au sein de l’OPEP ».

Des malentendus, pas de confrontation

En choisissant de geler la production plutôt que de la réduire, l’OPEP choisit une solution plus réaliste, donc plus crédible. Le cartel pétrolier mise sur un rééquilibrage du marché à moyen terme, en privilégiant la concertation plutôt que la confrontation.

Selon le récit donné par M. Bouterfa à propos de la préparation de l’accord d’Alger, il y aurait plus d’incompréhension que de d’opposition entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. Lui-même, se donnant le beau rôle dans la préparation de l’accord, aurait contribué à aplanir ces malentendus. Dans le même sens, la position de la Russie peut être considérée comme acquise, car Moscou considère qu’un prix en dessous de 50 dollars n’est pas acceptable. Moscvou serait prêt à prendre les décisions adéquates en vue d’un rétablissement des prix.

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