Le boum du numérique en Algérie a permis la démocratisation de services payants en ligne et sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, les pages proposant des offres commerciales diverses et variées foisonnent, mais le risque de tomber dans un piège n’est jamais loin.
Prêt-à-porter, fast-food, produits électroniques…Désormais, l’on peut tout acheter ou presque sur le réseau bleu, en Algérie. Mais le produit du moment n’est autre que les cartes bancaires Paysera, permettant de bénéficier d’un compte bancaire étranger et effectuer des transactions sur le net ou encore disposer d’espèces à l’étranger, le tout sans obligation de dépôt minimum.
Il s’agit concrètement d’une société fondée en 2004, en Lituanie, dont la mission est de fournir à ses utilisateurs un moyen de paiement en ligne, en devises, le plus souvent une carte Visa, moyennant une dizaine d’euros et des frais de tenue de compte.
Le procédé est simple, des pages sur Facebook proposent l’ouverture de compte bancaires en ligne à l’étranger pour 3500-3700 dinars en moyenne. Les personnes intéressées n’ont qu’à télécharger l’application Paysera sur leur smartphone et suivre les étapes indiquées. Une adresse postale leur est généralement fournie par le propriétaire de la page, afin de valider leur inscription en ligne. Deux ou trois cliques après et le tour est joué. Le « client » est censé recevoir sa nouvelle carte à son domicile au bout d’une période préalablement arrêtée.
Cependant, les choses ne se passent pas toujours comme prévu. En effet, pas mal d’utilisateurs ne reçoivent jamais leurs cartes et ce même après plusieurs mois. C’est le cas pour B.K, qui a passé commande chez « Hamza Tech », une page Facebook algérienne proposant divers services et informatiques, dont la fourniture des cartes bancaires Paysera, sans que sa prestation ne soit jamais satisfaite. « Au départ, tout m’a semblé normal. La page semblait faire preuve d’un certain sérieux et maitriser son sujet J’ai conversé sur messagerie avec une personne qui m’a orienté dans les démarches à effectuer.
Une fois mon compte validé, j’ai transféré la somme de 3700 DA sur compte Ccp et attendu la livraison de ma carte », explique notre interlocuteur. Et d’ajouter : « Deux mois se sont écoulés depuis la date de la commande et rien ne m’a été envoyé. J’ai contacté l’administrateur de la page, qui m’a répondu que ma carte n’a jamais été livrée par le fournisseur et que par conséquent, je devais payer à nouveau la même prestation si je voulais effectuer à nouveau les démarches. Quand j’ai demandé à être remboursé, l’on ma gentiment éconduit après m’avoir affirmé que ce n’était pas possible. Ce n’est qu’à ce moment que j’ai compris que j’avais tout simplement été dupé. L’on a abusé de ma naïveté ».
Loin d’être un cas isolé, l’histoire de K.B est relatée par beaucoup de personnes sur Facebook, qui témoignent du même incident en se plaignant à chaque fois de l’absence d’un mécanisme juridique susceptible de les protéger contre ce genre d’arnaques. En effet, l’activité commerciale pratiquée par les pages en question échappe à tout contrôle et n’est soumise à aucun cadre législatif ou règle de droit, pouvant prévenir les risques d’arnaque.
A noter que la loi relative au commerce électronique, fixant les règles générales du commerce électronique des biens et des services, adoptée en 2018, n’est pas adaptée à ce type d’activité relevant du secteur informel.