Vendredi, des associations tunisiennes ont appelé les autorités algériennes à « annuler leur décision injuste d’emprisonner le journaliste El Kadi Ihsane et de mettre sous scellés les locaux des deux médias qu’il dirige ».
Dans une pétition signée, les associations tunisiennes ont appelé les autorités algériennes à libérer le journaliste El Kadi Ihsane, directeur du site d’information « Maghreb Émergent » et de « Radio M », qui ont été mis sous scellés par un groupe d’agents de la DGSI – en civil – le samedi 24 décembre, dans la capitale algérienne, après la perquisition du siège de l’agence « Interface Médias », éditrice des deux médias en question, en présence de leur directeur, El Kadi Ihsane, menotté, selon un communiqué publié par « Radio M », diffusé sur les réseaux.
Les associations signataires de la pétition ont également condamné « l’arrestation du journaliste algérien qui défend la liberté de la presse dans les pays du Maghreb, et qui fait l’objet de harcèlement depuis de nombreuses années de la part des forces de sécurité et de la justice soumises au pouvoir exécutif, dont une peine abusive de six mois de prison prononcée en juin 2022 et une amende de cinquante mille dinars algériens ». Peine confirmée par la cour d’appel d’Alger le dimanche 25 décembre 2022.
Les associations tunisiennes estiment que “son arrestation et la fermeture des sites « Maghreb Emergent » et « Radio M », qui ne cessent d’élargir leur auditoire, constituent un nouvel épisode d’une série lancée depuis la prise du pouvoir par le président Abdelmadjid Tebboune en 2019, dans le but de criminaliser la liberté d’expression et de la presse et de faire taire les militants des droits de l’homme, les opposants politiques, les journalistes critiques. Une pratique fidèle au modèle des rois, princes et présidents des pays arabes ».
Les associations tunisiennes ont une nouvelle fois exprimé leur « solidarité avec El Kadi Ihsane et ses collègues, qui sont constamment victimes de diverses formes de harcèlement et d’agressions, traînés dans les commissariats, les tribunaux et les prisons, en raison de l’exercice de leur métier. Parmi eux, Khaled Drareni, qui a été libéré en 2021 après avoir passé environ un an en prison, en raison de sa couverture des manifestations du Hirak, et Rabah Karèche, dont l’attachement à l’éthique journalistique lui a valu six mois de prison en 2021 également. En mai 2022, Karèche a remporté le prix maghrébin Najiba Hamrouni pour la déontologie journalistique ».
Associations signataires
La Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme
Association Vigilance pour la Démocratie et l’Etat Civique
Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens
Association des journalistes Nawaat
Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie
Forum tunisien des droits économiques et sociaux
Association Beity
Voix de femmes
Association tunisienne pour la défense des libertés individuelles
Association l’Art rue
Association pour la Promotion du Droit à la Différence
Association Intersection pour les droits et libertés
Fédération des Tunisiens Citoyens des deux rives
L’association parlez pour la liberté d’expression et la créativité
Forum du renouveau
Association Danseurs Citoyens Sud
Organisation tunisienne contre la torture
Damj l’Association tunisienne pour la justice et l’égalité
L’Union des diplômés chômeurs
Association tunisienne de soutien aux minorités