L’activité commerciale a repris à 30% seulement dans la vallée de M’Zab. La crainte plane toujours sur les commerçants de Ghardaïa qui ont du mal à rouvrir leur commerce après les événements violents ayant secoué la région.
Le manque à gagner causé par le conflit entre les Mozabites et les Arabes de la ville de Ghardaïa est estimé entre 40 à 50 milliards de centimes. Ces chiffres ont été révélés par l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) ayant recueillis les témoignages des commerçants de cette région secouée par des événements sanglants.
Ainsi, 18 commerçants ont subi des actes de saccage ou de vol. Ces derniers ont perdus complètement leur capital (local et marchandise). Pour ses 18 commerçants majoritairement mozabites, les préjudices sont estimées à 5 milliards de centimes.
Les victimes attendent toujours leur indemnisation promise par le Premier ministre. Par ailleurs, le climat de peur et de suspicion règne toujours dans la vallée de M’Zab. Seulement 30% des commerçants ont rouvert leurs magasins en début de ce mois de février.
L’UGCAA qui dénonce les attaques orchestrées contre les commerçants de Ghardaïa lance un appel aux autorités afin d’intervenir en urgence pour protéger les biens des commerçants lors des conflits ou des événements violents. Un comité de sage qui sera constitué dans les prochains jours des anciens commerçants a été proposé par l’UGCAA pour veiller sur leurs biens et gérer les conflits qui les engagent.
Ghardaia, lieu de transit de marchandises illicites
Cette organisation professionnelle appelle également au gel de toute action de protestation des commerçants. Car « il y a ceux qui détournent l’objectif de ces actions et les utilisent à des fins politiques », souligne Hadj-Tahar Boulenouar, porte-parole de L’UGCAA. Revenant sur les événements de Ghardaïa, ce dernier avertit du fait que cette région est devenue un terrain propice à toutes sortes de trafic et de la contrebande. Ghardaia est à la croisée des chemins. « Ce qui l’a placée parmi les régions de transit de marchandises illicites », alerte le porte-parole de l’UGCAA.
D’après les témoignages recueillis par l’UGCAA, les agresseurs ont trois points en commun : chômeurs, drogués et repris de justice. « Un commerçant malékite qui disculpe sa communauté de ce qui est arrivé aux mozabites se demande pourquoi les malékites ne sont pas attaquées aux mozabites dans les régions où ils sont minoritaires à savoir Alger et Sétif…etc », rapporte M. Boulenouar. Cette dernière estime que le conflit entre les deux communautés aurait pu être réglé en deux jours si les partis politiques notamment les élus locaux avait joué leur rôle convenablement.