Les ministres africains de l’économie, des finances et de la planification, les entreprises et les économistes participant à une conférence à Dakar, au Sénégal, ont plaidé avec ferveur pour une refonte complète de l’architecture financière mondiale.
Accueillie par le Gouvernement du Sénégalais, la conférence des ministres (CoM2022), organisée par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a été clôturé, mardi 18 mai, avec une liste de recommandations, mais aussi avec une conclusion plus ou moins évidente : « Les accords mondiaux, censés maintenir la stabilité dans le système financier international, sont obsolètes et injustes pour de nombreux pays en développement ».
D’ailleurs, il y avait un consensus parmi les participants. C’est le changement fondamental du système financier international. Cette conviction est partagée, à l’occasion par l’ancien Directeur général du FMI, Michael Camdessus. Il a déclare que la réforme de l’architecture financière mondiale est « cruciale pour l’Afrique et le continent ne doit pas être paralysés par les textes de nos statuts des institution financières internationales ».
Sortir du gouffre financier
Concluant la CoM2022 tenu à Dakar au Sénégal du 11 au 18 mai en cours, les ministres africains de l’économie, des finances et de la planification ont déclaré que les objectifs du Programme 2030 pour le développement durable ainsi que l’Agenda 2063 ont subi des « reculs importants ».
En effet, les dépenses annuelles des pays africains uniquement pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) augmenteront de 154 milliards de dollars, en raison de la pandémie du Covid-19. Mais aussi, 285 milliards de dollars supplémentaires seront nécessaires au cours des cinq prochaines années pour assurer une réponse adéquate au COVID-19.
Ils soulignent également que le continent a également besoin de 130 à 170 milliards de dollars par an pour des projets d’infrastructure et d’environ 66 milliards de dollars par an pour investir dans les systèmes de santé et les infrastructures de santé.
Outre la réponse au conséquences de la pandémie, la relance économique est entravée par la hausse des prix des denrées alimentaires, du pétrole et des engrais, causée par la guerre en Ukraine. 29 pays africains devraient faire face à une grave crise alimentaire, affirment les ministre dans leurs déclaration commune.
Pour ajouter à ces besoins, plus de 3 000 milliards de dollars sont nécessaires d’ici 2030 pour relever les défis du changement climatique. Et avec 640 millions d’Africains qui n’ont pas accès à l’électricité, ils soulignent que des infrastructures énergétiques sont nécessaires de toute urgence.
Dans un communiqué publié à l’issue de la conférence, les 26 ministres, présents à la CoM2022, reconnaissent qu’un soutien bilatéral et multilatéral a été apporté pendant la pandémie. Mais ils font valoir que ce soutien est « manifestement inadéquat » pour les pays à faible revenu et trop étroitement ciblé pour aider les pays à revenu moyen vulnérables.
Un appel au G20
Les ministre de l’économie, des finances et de la planification exhortent les pays du G20 à prolonger de deux ans l’Initiative de suspension de recouvrement de la dette (DSSI) pour aider les pays africains à « créer un espace budgétaire pour les dépenses urgentes ». Ils ont demandé également que le cadre commun soit modifié pour rendre la restructuration de la dette efficace et élargie afin d’inclure les créanciers commerciaux.
Autres soutien, dont l’afrique a besoins, selon les ministres, c’est que les pays développés soutiennent le recyclage dans le continent. Le besoin dans ce volet est de 100 milliards de dollars en Droits de tirage spéciaux (DTS), dont 60 milliards de dollars doivent être alloués au Fonds pour la réduction de la pauvreté et la croissance (PRGT) et au nouveau Fonds pour la résilience et la durabilité (RST).