Wiam TV, une chaîne de télévision dédiée à la promotion de la candidature du président Bouteflika à sa propre succession diffuse déjà à titre expérimental. Elle sera officiellement lancée le 24 mars prochain, premier jour de la campagne électorale des présidentielles d’avril 2014.
La direction de campagne électorale du président sortant a lancé une chaîne spéciale de télévision baptisée « Wiam TV » (concorde TV), en référence à la première loi par laquelle, en 2000, Abdelaziz Bouteflika a notamment amnistié les islamistes armés.
Wiam TV est diffusée depuis deux jours à titre expérimental sur les satellites Nilesat (11957/horizontal/27500) et Hotbird (11623/vertical/27500). Beaucoup d’hommes d’affaires ont mis la main à la poche pour constituer son budget initial, de 1,8 milliard de dinars (quelque 24 millions USD environ) selon le journal électronique algérien Algerie Focus.
Avant que le Forum des chefs d’entreprises (FCE) ne lève éventuellement des fonds pour la campagne d’Abdelaziz Bouteflika lors de sa réunion du 13 mars prochain, la direction de cette campagne, que dirige l’ancien ministre de l’Industrie et de la Restructuration Abdeslam Bouchouareb, aurait fait appel aux hommes d’affaires les plus proches du cercle présidentiel, à l’image d’Ali Haddad, Ridha Kouninef, Mohamed Laïd Benamor et autres Mohamed Bairi, Mourad Oulmi Ahmed Mazouz et Mahieddine Tahkout.
Selon nos sources, le projet de cette télévision a été confié à Lotfi Cheriet, ancien directeur de Canal Algérie, mis en veilleuse suite à la diffusion sur cette chaîne de l’Etablissement public de télévision (EPTV) de caricatures du Prophète Mohamed jugées « blasphématoires ». Contacté par téléphone, Lotfi Cheriet a, cependant, démenti avoir « un lien direct ou indirect avec ce projet ».
Les initiateurs du projet Wiam TV comptent mobiliser de gros moyens matériels (studios, caméras…) pour convaincre les électeurs de voter pour le chef de l’Etat, diminué par la maladie, et couvrir les activités des ceux chargés de promouvoir sa candidature. Selon des sources à l’EPTV, « la direction de campagne fait pression sur les journalistes pour qu’ils prennent des congés et rejoignent la nouvelle chaîne jusqu’à ce que la campagne électorale soit terminée ».