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ZLECAF : un seul pays africain a ratifié le protocole de liberté de circulation de personnes

Par Aboubaker Khaled
mars 21, 2021
ZLECAF : un seul pays africain a ratifié le protocole de liberté de circulation de personnes

La liberté de circulation des personnes, des capitaux, des biens et des services sont les quatre libertés fondamentales qui constituent les agendas d’intégration continentale et régionale africaine, a déclaré, samedi, David Luke, Coordonnateur du Centre africain pour la politique commerciale (ATPC), à la Commission économique pour l’Afrique (CEA).

Il est évident que dans le cadre d’une mise en oeuvre élargie de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), la mise en place du protocole de libre circulation sera essentielle pour garantir les gains et même assurer son existence.

Il est à noter dans ce contexte que le protocole de « libre circulation des personnes » est la cinquième phase du « Traité d’Abuja », qui doit être réalisée d’ici 2023 », affirme David Luke, en marge de la Conférence des ministres africains des finances, qui aura lieu ce lundi, en format hybride à Addis Abeba (Ethiopie).

Ce Protocole au Traité sur la création de la Communauté économique africaine relatif à la libre circulation des personnes, au droit de séjour et au droit d’établissement a été adopté en janvier 2018 avec une feuille de route de mise en œuvre complète. A ce jour, « ce protocole n’a pas été ratifié par les pays africains » affirme le Coordonnateur d’ATPC.

L’expert de la CEA a notamment souligné que « le protocole doit être ratifié par 15 États membres pour entrer en vigueur. Seuls 32 États membres ont signé le protocole mais un seul, le Rwanda, l’a ratifié ».

Que craignent les pays africains ?

Diverses raisons sont avancées par les experts, expliquant les obstacles à la ratification du Protocole. Il s’agit notamment de « la volonté des États de maintenir leur souveraineté en contrôlant ceux qui entrent sur leur territoire ; et une forte perception des menaces à la sécurité posées par la libre circulation des personnes », entre autres. Des mesure qui prouvent que « le concept de libre circulation des personnes est souvent mal compris », estime David Luke.

Les Communautés économiques régionales (CER), qui ont fait face à leurs propres défis avec la ratification et la mise en œuvre des Protocoles de libre circulation, ont un rôle à jouer dans la promotion d’une meilleure compréhension du concept de libre circulation, ajoute-t-il.

« C’est la libre circulation des personnes qui stimulera le commerce intra-africain dans le cadre de la ZLECAf et permettra aux pays africains de répondre de manière proactive et rapide aux doubles transitions verte et numérique auxquelles nous sommes confrontés dans les années 2020 », déclare David Luke.

« Nous ne pouvons nous permettre de ne pas construire des frontières transparentes pour l’Afrique de demain », dit-il et propose que l’ATPC et l’OIM s’engagent à organiser conjointement une série d’évènements de sensibilisation sur le Protocole de libre circulation avec le Gouvernement du Rwanda comme partenaire clé.

En tant que seul pays africain à avoir ratifié le Protocole et en tant que l’un des 11 pays africains offrant une entrée sans visa ou avec visa aux Africains, le Rwanda est un pionnier de la libre circulation sur le continent et peut offrir d’importantes leçons d’expérience à d’autres pays, ajoute M. Luke.

« Les jeunes quittent leur pays parce qu’ils sont abandonnés »

Pour sa part, Jean-Denis Gabikini, Directeur par intérim de la Direction du développement économique, de l’intégration et du commerce, à la Commission de l’Union africaine, déclare que le continent abandonne sa jeunesse, entraînant ainsi une augmentation des migrations.

« Au moins 60% de la population africaine est âgée de moins de 24 ans et sa contribution active à la croissance économique, qui se traduit par une augmentation des revenus et du développement, est absente », déclare Gabikini.

« Au lieu de tirer le meilleur parti de ce dividende, nous sommes incapables d’offrir des emplois à nos jeunes, ce qui les oblige à chercher des moyens de subsistance ailleurs ».

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