La mise en place de la zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF), une des plus grandes zone de libre-échange au monde, se heurte à des impasses politiques et organisationnelles dans plusieurs régions du continent. C’est le cas pour la ratification d’un des protocoles les plus importants de l’accord de création de cette zone: la circulation des personnes.
En effet, en prévision de la tenue, au mois de mars prochaine à Addis-Abeba (Éthiopie), de la réunion annuelle des ministres africains des Finances, de l’économie et de la planification, des experts commerciaux, des chefs d’entreprises et des défenseurs de la Zlecaf de tout le continent n’ont pas caché leurs inquiétudes face à la lenteur des progrès dans la ratification du Protocole sur la circulation des personnes.
Selon un communiqué de la Commission économique des nations unies pour l’Alfrique (CEA), l’accord a, à ce jour, été signé par cinquante-quatre des cinquante-cinq États membres de l’Union africaine (UA). Quarante-quatre pays ont déposé leur instrument de ratification, mais seuls quatre ont ratifié le Protocole sur la circulation des personnes.
La même source rappelle que le commerce intra-africain, qui représente actuellement moins de 15 % du commerce total du continent, est largement étouffé par des règles d’entrée strictes, ce qui rend difficile pour les citoyens de se déplacer d’un pays à l’autre.
Il est à noter dans ce sens que le Protocole de la libre circulation des personnes – initialement contenu dans le Traité d’Abuja de 1991 – vise à faciliter et à accroître la circulation des Africains en Afrique, tout en renforçant leurs droits d’entrée, de résidence et d’établissement dans les États membres de l’Union africaine. Avec plus de personnes capables de se déplacer librement, les pays pourront facilement puiser dans un marché du travail plus large pour combler les lacunes en matière de compétences tout en faisant du commerce transfrontalier.
Face à la difficulté d’appliquer le protocole, tel que défini en 2018, immédiatement et complètement, les États membres de l’UA ont convenu de l’appliquer en trois phases progressives: Droit d’entrée et de la suppression de visa, puis droit de résidence et enfin droit d’établissement.