L’espoir de voir le constructeur automobile américain Ford installer une usine de voiture au Maroc a tourné court. Sans démentir l’information relayée la semaine dernière par la presse marocaine au sujet de l’installation d’une usine de montage de véhicules à Casa Blanca, le directeur de Ford Moyen-Orient Afrique, Kalyana Sivagnanam, a annoncé que le groupe installera un bureau de vente à Casablanca et un bureau d’achat à Tanger.
Le groupe automobile américain Ford ne va pas lancer une usine de montage au Maroc mais installera un bureau de vente à Casablanca et un bureau d’achat à Tanger. C’est ce qu’a annoncé le directeur pour Ford Moyen-Orient Afrique, Kalyana Sivagnanam, lors d’une conférence de presse à Casablanca, ajoutant que le groupe prévoit de doubler la quantité de pièces achetées au Maroc d’ici 3 ans. Selon site spécialisé dans l’information industrielle Usine Nouvelle, ces équipements seront destinés aux véhicules assemblés dans son usine de Valence, en Espagne. De quoi consoler un tant soit peu les marocains qui espéraient une installation du constructeur américain ainsi que le français PSA, dans le sillage de l’autre français Renault qui a ouvert une usine à Casablanca. Aucun montant n’a été dévoilé mais ces achats s’élèvent à « plusieurs millions de dollars », selon Carlos Moliner, directeur des achats Ford pour l’Afrique du nord en Espagne et futur directeur des achats au bureau de Tanger. « Aujourd’hui, nous achetons au Maroc des câblages, des volants, des coiffes des sièges et des joints en plastiques des portes. Nous envisageons d’élargir nos achats à d’autres produits. Nos fournisseurs au Maroc sont Delphi, Lear, Takata et Standard Profil », a indiqué Carlos Moliner. Ces équipements sont destinés à la Ford Mondeo, au S-Max et au Galaxy montés dans l’usine de Valence en Espagne, dont la proximité géographique avec Tanger explique sans doute le faible intérêt de Ford pour une implantation industrielle directe au Maroc, analyse Usine Nouvelle qui rappelle que le constructeur américain a fermé ces dernières années, plusieurs sites en Europe dont la production est aujourd’hui reportée sur le site de Valence. Ford mise sur cette usine et a même annoncé début février un investissement de 2,3 milliards d’euros depuis 2011.
Création de l’équivalent de 6 000 emplois d’ici 3 ans
L’annonce de Ford a été saluée par le gouvernement marocain qui, par la voix de Mamoun Bouhdoud, ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie et du Commerce a indiqué que sur les 40 milliards de dirhams exportés par le secteur automobile, un peu plus de la moitié est constituée d’équipements automobiles et non pas de voitures assemblées. L’autre satisfaction vient du fait que le doublement des achats par Ford devrait permettre de créer l’équivalent de 6 000 emplois d’ici 3 ans. Il reste que l’automobile est au cœur de la stratégie de croissance industrielle du Maroc, selon les dires de Mamoun Bouhdoud. « Le premier domaine sur lequel nous avons travaillé dans le cadre du Plan d’accélération industrielle (lancé le 2 avril 2014) est le secteur automobile », rappelle-t-il précisant que ce domaine doit permettre de créer 90 000 emplois additionnels d’ici 2020 sur les 500 000 visés sur la totalité du Plan. Actuellement quatre écosystèmes ont été identifiés: métal-emboutissage, câblage, batterie et habitacle. Le ministre délégué a révélé que 220 entreprises travaillent au Maroc dans le secteur automobile, ajoutant que l’ambition du Maroc est d’augmenter le taux d’intégration de l’usine Renault (actuellement d’environ 40%) de 21 points.