L’instabilité des prix des produits alimentaires de large consommation est devenue une constante dans les marchés et les étalages des supérettes en Algérie. Les prix fluctuent en permanence alors que certains produits sont touchés par les pénuries.
Après une fin d’année stable, marquée par une disponibilité des produits agricoles de saison, comme l’ont confirmé les services du ministère du Commerce, les choses ont changé à mesure qu’approche le mois de ramadhan. Depuis le début du mois de février, les prix des fruits et légumes ne cessent de flamber, atteignant des records, comme on a pu le constater dans certains marchés de la capitale. A titre d’exemple, la tomate se vend entre 150 DA à 180 DA le kilo, tandis que les oignons sont cédés à pas moins de 120 DA le kilo.
Au marché des fruits et légumes de la cité Sorecal à Bab Ezzouar, à l’est d’Alger, réputé pour ses prix abordables, les prix ont connu une hausse vertigineuse. Que l’on juge: la pomme de terre cédée entre 60 et 70 DA le kg, la tomate entre 150 et 180 DA/kg, les fenouils entre 65 et 70DA/kg, les courgettes à 130/kg DA, les carottes à 70 DA/kg, les pois chiches entre 350 DA à 400 DA/kg, les navets à 100 Da/kg, les oignons à 120 DA/kg et les haricots verts à 450 DA/kg.
Concernant les viandes, les prix ont atteint des records, particulièrement pour la viande rouge. Ainsi la viande ovine s’affiche entre 2200 DA à 2400 DA le kilo, alors que la viande bovine veau voit son prix varier entre 2100 DA à 2300 DA/kg. Dans le même registre, le poulet a enregistré une nouvelle hausse, après une baisse significative, il y a 10 jours. Désormais, il se vend à 500 DA/kg, tandis que l’escalope de dinde, elle est cédée à 900 DA/kg.
« La hausse des prix est due à une augmentation chez les grossistes (marchés de gros) et les agriculteurs », tente de nous expliquer un commerçant sur place.
Effet Rezig ?
Est ce la seule explication? La main de fer exercée, depuis deux ans, par le très polémique ministre du Commerce, Kamel Rezig, sur les marchés des fruits et légumes a installé une espèce de frénésie chez les commerçants. Aussi, la nouvelle loi relative à la lutte contre la spéculation, publiée dans le Journal officiel n° 99 du 29 décembre 2021, n’a pas manqué également d’avoir un impact sur le fonctionnement des relations commerciales.
Il est utile de rappeler, dans ce contexte, les sorties effectuées, en 2021, par les autorités pour lutter « contre les stocks spéculatifs » des produits agricoles. Plusieurs personnes avaient écrouées. Et la même loi a été appliquée contre « les commerçants qui stockent les produits alimentaires subventionnés (lait en sachet, semoule, huile de table) ».