Les premières tendances des dépouillements paraissent sans équivoque. Les algériens qui ont été voté ont choisi le président sortant. Problème. Ils étaient sans doute bien moins que les 51,70% annoncés par le ministre de l’Intérieur Tayeb Belaiz.
Les premiers résultats des dépouillements dessinent la tendance d’une nette victoire de Abdelaziz Bouteflika au premier tour de l’élection présidentielle. Les reporters de Maghreb Emergent rapportent une avance du président sortant dans plusieurs wilayas, Tizi ouzou, Boumerdes, Alger, Tipaza. Les autres médias électroniques et télévisions privées annoncent la victoire de Bouteflika dans la quasi totalité des wilayas de l’ouest, où les dépouillements ont été consolidés. A Ain Defla, le candidat Ali Benflis a évité « un naufrage » dans les centres de vote en obtenant 25% des voix. Il arrive tout de même en tête dans la wilaya de Batna, sans que son avance ne soit conséquente, selon le correspondant d’Echourouk TV.
Louiza Hannoune a donné un caractère plus formel à ces premières tendances en se déclarant battue et en désignant Abdelaziz Bouteflika comme vainqueur de cette élection. « Le scénario de 2004 s’est répétée, mais je respecte la volonté du peuple, » a-t-elle déclaré, sans doute afin de couper court à toute possibilité de contestation des résultats par Ali Benflis.
La forte abstention entache la consultation électorale
Le ministère de l’intérieur à, comme de coutume, prolongé d’une heure le délai de clôture des bureaux de vote dans une grande majorité de wilayas à travers le pays. A moins de 3 heures de la fermeture des bureaux, ils étaient à peine plus d’un votant sur trois à avoir fait le déplacement pour exprimer leur choix. Le taux de participation de 37,04% à 17 heures rapporté par Tayeb Belaiz, le ministre de l’intérieur, a sans doute été retouché car il mettait clairement le taux de participation sur un trend inférieur à 50% pour la clôture de la journée de vote. La désaffection populaire pour le scrutin présidentiel était largement observée par la presse nationale, notamment dans les grandes concentrations urbaines où se situe plus de la moitié du corps électoral. Les régions hostiles à la reconduction du président Bouteflika sont celles qui ont le moins voté. C’est notamment le cas dans les wilayas Kabyles et dans le pays Chaoui. Mais également au centre du pays.
Ali Benflis piégé comme en 2004
Le candidat Ali Benflis parait être le grand perdant du jour. Il a reporté sa conférence de presse prévue ce soir à son QG de compagne. Il faudra à l’ancien chef du gouvernement affiner sa réponse et il devra pour cela attendre les résultats définitifs. Il est probable qu’une fraude sur le taux de participation, qui amplifiera forcément la victoire probable de Bouteflika, ne soit le point de départ d’une contestation du camp de Benflis. En attendant, la nuit risque d’être longue pour les partisans de Benflis.