Abdelmalek Sellal et Mustapha Benbada divergent sur la lutte contre l’informel en Algérie - Maghreb Emergent

Abdelmalek Sellal et Mustapha Benbada divergent sur la lutte contre l’informel en Algérie

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Alors que le Premier ministre Abdelmalek Sellal souhaite observer une pause dans la lutte contre l’informel à cause de l’échéance présidentielle, le ministre du commerce Mustapha Benbada affirme que des nouvelles mesures seraient sur le point d’être prises.

 

Le ministre du commerce, M. Mustapha Benbada, a annoncé lundi qu’un projet de décret était en préparation pour imposer l’utilisation du chèque dans les transactions commerciales. Une première tentative en ce sens, menée par le gouvernement de M. Ahmed Ouyahia fin 2010, avait été abandonnée, le gouvernement craignant des débordements dans la rue.

La déclaration de Benbaba contredit celle du premier ministre Abdelmalek Sellal, qui avait affirmé la veille, au cours de la tripartite, que la mesure était abandonnée en raison du souci du gouvernement de ne pas perturber des circuits commerciaux déjà fragiles.
M. Benbada a indiqué, au cours d’une émission de radio, que la mesure à introduire pourrait être graduelle et sélective. Dans un premier temps, seraient « probablement » concernées les transactions d’un montant supérieures à un million de dinars, pour lesquelles le chèque serait obligatoire. La mesure serait « probablement » appliquée, dans un premier temps, aux transactions immobilières, avant d’être élargie à d’autres domaines, selon M. Benbada, qui a refusé de donner des précisions supplémentaires. « C’est un texte en discussion, je ne peux pas en dire plus », a-t-il dit.
Circuits fragiles
La déclaration de M. Benbada contredit celle faite dimanche par M. Sellal lors de la tripartite. Selon des participants à la réunion, le premier ministre s’est montré réservé, en raison des risques de perturbation des circuits commerciaux que cela pourrait engendrer. Fin 2010 – début 2011, en plein printemps arabe, l’introduction du chèque pour les transactions supérieures à 50.000 dinars (500 euros) avait provoqué des pénuries et des émeutes dans de nombreuses villes du pays. C’est du moins l’interprétation qui avait été faite par le gouvernement, qui avait réduit ces troubles à des émeutes de l’huile et du sucre, refusant d’y voir une extension du printemps arabe à l’Algérie. Dans la foulée, le gouvernement avait fait marche arrière, abandonnant au milieu du gué une vaste campagne de lutte contre le commerce informel.
M. Benbada a reconnu, lundi, que la campagne menée en 2010-2011 ne s’était pas attaquée à l’informel, qui concerne des milliards de dinars en fausses factures et de fausses déclarations. La campagne s’était limitée à mettre fin « l’anarchie » commerciale, lorsque des milliers de personnes avaient squatté les rues de la plupart des villes du pays pour y exercer de manière illégale, a-t-il dit.

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