L’Opep et ses partenaires semblent avoir accompli leur mission visant à résorber les excédents mondiaux de stocks de pétrole, a déclaré vendredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui laisse ainsi entrevoir la possibilité de fortes tensions sur le marché pétrolier si la production continue à être encadrée.
Selon l’AIE, les stocks dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pourraient tomber à leur moyenne sur cinq ans dès le mois prochain. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) utilise cet indicateur pour jauger l’efficacité de l’accord d’encadrement de la production entré en vigueur en 2017. Cet accord, conclu avec d’autres pays comme la Russie, a permis au baril de Brent de la mer du Nord de repasser au-dessus de 70 dollars après être tombé à moins de 30 dollars en 2016.
« Il ne nous appartient pas de déclarer au nom des pays signataires de l’accord de Vienne qu’il s’agit d’une ‘mission accomplie’, mais si nos prévisions sont exactes, cela y ressemble beaucoup », écrit l’AIE dans son rapport mensuel.
Dans son propre rapport mensuel publié jeudi, l’Opep écrit pour sa part que les stocks de pétrole dans les pays développés ont baissé de 17,4 millions de barils par jour en février à 2,854 milliards de bpj, soit seulement 43 millions de bpj au-dessus de leur moyenne sur cinq ans. L’AIE évalue cet écart à seulement 30 millions à la fin du mois de février.
Selon l’organisation basée à Paris, même en cas de hausse de 1,8 million de barils de la production des pays extérieurs à l’Opep cette année sous l’impulsion des Etats-Unis, cela ne suffirait pas à répondre à la demande mondiale, attendue elle aussi en hausse de 1,5 million de bpj, soit une progression d’environ 1,5%. La production de l’Opep a été de 31,83 millions de bpj en mars, soit un niveau inférieur à la demande de 32,5 millions de bpj qui devrait lui être adressée sur le reste de l’année.
« Nos bilans montrent que si la production de l’Opep reste constante cette année et que nos prévisions de production non-Opep et de demande de pétrole restent inchangées, les stocks mondiaux pourraient refluer d’environ 0,6 million de bpj sur la période du deuxième au quatrième trimestre 2018 », déclare l’AIE. Le secrétaire général de l’Opep, Mohammed Barkindo, a déclaré jeudi à Reuters que le cartel et ses partenaires devraient prolonger en 2019 leur accord qui expire à la fin de l’année.