Les avocats de Ihsane El Kadi, de Radio M et de Maghreb Emergent, dont les locaux sont mis sous scellés depuis le 24 décembre dernier, vont animer ce samedi à 11h une conférence de presse à Alger.
Cette conférence, la première depuis l’arrestation d’Ihsane El Kadi et son placement sous mandat de dépôt, aura lieu au cabinet de l’avocate, Me Zoubida Assoul, membre du collectif de défense, sis à El Biar (voir affiche).
Outre Me Assoul, les avocats Me Mustapha Bouchachi, Me Abdellah Heboul, Me Abdelghani Badi et Me Said Zahi reviendront sur les tenants et les aboutissants de cette affaire qui n’a pas manqué de provoquer une onde de choc au sein de l’opinion et de susciter une vague de solidarité et une tempête médiatique, particulièrement dans la presse étrangère.
Il s’agit, visiblement, pour les avocats de lever les équivoques sur la nature des accusations retenues contre Ihsane El Kadi
Selon un communiqué du parquet d’Alger publié le 29 décembre, peu après le placement du journaliste, sous mandat de dépôt, le dénommé «K.I » a été placé en détention provisoire pour plusieurs chefs d’accusation, dont la « réception de fonds de l’intérieur du pays et de l’étranger dans l’intention de commettre des actes susceptibles d’attenter à la sécurité de l’Etat et à l’intérêt national ».
Mais pour nombre d’observateurs, l’opposition démocratique et de nombreuses personnalités, autant nationales qu’internationales, dont certaines prestigieuses, signataires d’une pétition pour réclamer sa libération, sa détention et la mise sous scellés des locaux des deux médias visent à « étouffer le dernier espace libre de la presse algérienne ».
« L’attaque en règle contre le pôle de média de M. El Kadi n’est que le dernier épisode d’une campagne de démantèlement méthodique ciblant depuis deux ans les foyers résiduels du Hirak », a écrit, dans un éditorial, le prestigieux journal « Le Monde ».
« Chacun doit être bien conscient de l’impasse à laquelle est condamné l’entêtement sécuritaire à Alger : il est illusoire de vouloir « consolider le front interne », pour reprendre le mot d’ordre officiel, en asphyxiant la citoyenneté, l’indispensable ferment de toute nation », soutient-il.
Pour sa part, l’ONG, Reporters sans frontières (RSF) a saisi le 03 janvier dernier l’ONU pour l’alerter sur l’acharnement judiciaire subi, selon elle, par le journaliste depuis trois ans et dénonce ce qu’elle qualifie d’« ultime tentative de réduire au silence les derniers médias indépendants en Algérie ».