Les ministres africains des Finances et de l’économie, qui se réuniront le mois de mars prochain, à Addis-Abeba (Éthiopie), devront s’aligner sur des décisions communes pour accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), du moins pour répondre efficacement aux nouveaux paradigmes économiques que connait le monde actuellement.
En effet, La 55ᵉ Conférence des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) (CoM2023) se tiendra du 15 au 21 mars 2023 à Addis-Abeba. Une session qui sera consacrée à « évaluer les progrès enregistrés jusque-là en matière d’intégration régionale. Le thème de la CoM2023 sera : « Favoriser la reprise et la transformation en Afrique pour réduire les inégalités et les vulnérabilités ».
Durant cinq jours de travaux, les experts de la CEA, dont les travaux seront suivis des réunions des ministres des Finances, de la planification et de l’économie, tenteront de relever le défi de trouver des solutions à des problématiques continentales, mais aussi définir les problématiques auxquelles le continent est confronté.
Selon le communiqué de la Commission économique des nations unies pour l’Afrique, un important taux de croissance a été enregistré durant les deux dernières décennies. Cela a permis de « réduire le niveau de pauvreté en Afrique, avec la proportion de la population vivant dans l’extrême pauvreté, qui est passée de 55% à 35% entre 2000 et 2019. Pourtant, « 667 millions de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté en 2022 », indique le communiqué de la CEA.
A cet effet, le Secrétaire exécutif par intérim de la CEA, Antonio Pedro, a déclaré que « les chocs mondiaux transforment des millions de personnes vulnérables en nouveaux pauvres dans le continent. Une situation qui a inversé deux décennies de progrès », ajoutant que ‘la pandémie de COVID-19 a poussé 55 millions d’Africains supplémentaires en dessous du seuil de pauvreté ».
« Les fortes inégalités, ainsi que les niveaux élevés de pauvreté, créent un cercle vicieux dans lequel des goulets d’étranglement structurels persistent, rendant la population africaine toujours vulnérable aux chocs économiques et non économiques », a-t-il estimé. Le nouveau secrétaire par intérim de la CEA regrette que « la capacité des pays africains à lutter efficacement contre la pauvreté et l’inégalité est maintenant gravement limitée, compte tenu de la baisse de la croissance économique, du rétrécissement de l’espace budgétaire, de l’augmentation de la dette, des chocs sur les produits de base et du resserrement des conditions financières mondiales ».
Pour ce qui est des objectifs tracés dans le cadre du programme du développement durable à l’horizon 2030 et l’agenda 2063, M. Pedro souligne qu’il « existe sur le continent et au-delà d’importantes possibilités d’atteindre ces objectifs, notamment par le biais d’activités menées dans le cadre de la Zone continentale africaine de libre-échange, d’investissements verts, de transformation numérique et de réformes de l’architecture financière mondiale.