M. Djabi exclut totalement l’hypothèse d’une dissolution de l’APN et de l’organisation d’élections législatives anticipées afin de repousser l’élection présidentielle prévue pour avril 2019.
La crise qui prévaut à l’Assemblée Populaire Nationale depuis quelques semaines est, du point de vue du sociologue Nacer Djabi, « une crise préfabriquée ». « Aux yeux de ses pairs, Said Bouhadja est un moudjahid, un militant et cadre très discipliné du FLN. De plus, il a été relativement bien élu par rapport aux règles établies. Sans oublier qu’il est absolument d’accord avec le Président Bouteflika auquel il assure son soutien et son dévouement indéfectibles. Donc, naturellement, ce n’est ni Bouteflika ni ses soutiens qui veulent pousser Said Bouhadja à la démission », assure-t-il dans un entretien téléphonique qu’il nous a accordé.
Il a précisé que cette « crise » a une relation directe avec l’élection présidentielle de 2019. En effet, selon lui, « la démission du Président de l’APN ne peut représenter un enjeu sérieux que dans le seul cas où le président actuel, Abdelaziz Bouteflika, ne devrait pas se présenter aux élections de 2019».
« Le soutien de Said Bouhadja, comme tous les pontes du système au président Bouteflika est indiscutable. Or, dans le cas où ce dernier ne se porte pas candidat pour un cinquième mandat, le soutien des uns et des autres n’est pas acquis. Ceux qui ont soutenu et soutiennent toujours Bouteflika l’ont fait et le font parce qu’ils considèrent que c’est un moudjahid qui a une certaine légitimité. Or, si un autre candidat venait à être présenté par le système, il ne serait pas facile de construire un consensus autour de lui. C’est pourquoi, de mon point de vue, on veut dégager Said Bouhadja et mettre des personnes fiables à 100% à tous les postes-clefs.
Dans ce cas de figure, si Said Bouhadja est particulièrement visé, c’est parce qu’il y a des considérations régionalistes très sérieuses dans le recrutement des soutiens du système, de ses candidats et de ses gestionnaires, notamment dans les périodes préélectorales et électorales qui sont très sensibles», explique M. Djabi qui estime que « le candidat du système aux présidentielles de 2019 serait de toute façon Bouteflika ou quelqu’un de ses proches issus de la région Ouest, voire de Tlemcen».
Par ailleurs, Nacer Djabi exclut totalement l’hypothèse d’une dissolution de l’APN et de l’organisation d’élections législatives anticipées afin de repousser l’élection présidentielle prévue pour avril 2019.