Algérie: des projets d’énergie solaire pris en charge par des ‘’amateurs’’ - Maghreb Emergent

Algérie: des projets d’énergie solaire pris en charge par des ‘’amateurs’’

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Il est à rappeler que pas moins de 80 écoles primaires ont été équipées avec des installations à l’énergie solaire durant la dernière rentrée scolaire.

« De nombreux projets d’équipement en énergie solaire ont été réalisés par des entreprises qui n’ont aucun lien avec la profession et qui ne maitrisent pas cette technologie ». Cette affirmation a été répétée plus d’une fois par des opérateurs du secteur des énergies renouvelables, à l’occasion du salon de l’électricité et de l’énergie renouvelable (SEER), tenu ce début du mois de février à Alger.

Pour la plupart de ces exposants, les entreprises qui ont réalisé ces chantiers ont utilisé des équipements qui ne répondaient pas aux normes requises et qui n’étaient pas adaptés aux  spécificités du projet. Cette technologie de pointe qui nécessite un savoir-faire et une bonne maitrise de la technique des EnR, « n’a pas empêché les opportunistes de profiter des marchés qui sont lancés par les collectivités locales », ont-ils affirmés.

Qu’il s’agisse d’équiper des écoles en photovoltaïque ou d’installer de l’éclairage public alimentés en énergie solaire, les non-professionnels ont réussi à rafler pas mal de projets en utilisant des équipements à moindre coût et inadaptés.  

Des écoles équipées en énergie solaire… en panne

Selon des révélations faites à Maghreb Emergent par un gérant d’entreprise activant dans le solaire, qui a préféré garder l’anonymat, plusieurs écoles équipées de modules de production d’énergies renouvelables, dans le cadre de la politique du ministère de l’Intérieur, ont vu leurs équipements tomber en panne.

Selon ce même gérant, l’école inaugurée par la ministre de l’Education à la rentrée scolaire de cette année, censée fonctionner à l’énergie renouvelable, était tombée en panne le jour même de son inauguration, suite à un défaut technique.

La raison principale de ces pannes, selon notre interlocuteur, est l’utilisation d’une technologie dépassée. « Une technologie qui n’est valable que pour un usage limitée et pour des petites installations», nous explique ce chef d’entreprise.

Il ajoute que ces ‘’pseudo-professionnels’’ ont recours à ces pratiques dans l’objectif de baisser les coûts de réalisation et de s’assurer ainsi plus de gains au détriment du bon fonctionnement des équipements.

L’éclairage public solaire avec des batteries ‘’d’automobile’’

Ce même constat est aussi partagé par M. Meziani, un chef d’entreprise qui active dans le domaine  des énergies renouvelables depuis 2006. Il a indiqué, dans ce sens, que plusieurs projets d’éclairage public fonctionnant à l’énergie solaire, ont été équipés par des batteries non adaptées.

« Ces entreprises qui sont étrangères au domaine, utilisent des batteries de voitures pour faire fonctionner les lampes d’éclairages publics », a-t-il expliqué. « Elles préfèrent utiliser des batteries d’automobiles qui coûtent 6 000 dinars au lieu des batteries conçues  spécialement pour le stockage de l’énergie solaire, qui coûtent pas moins de 40 000 dinars », a-t-il ajouté.

Pour cet entrepreneur, les appels d’offres qui obligent les soumissionnaires à proposer les prix les moins élevés sont la principale cause de l’introduction de ces équipements inadaptés.

Il est à rappeler que pas moins de 80 écoles primaires ont été équipées avec des installations à l’énergie solaire durant la dernière rentrée scolaire. La facture globale de ce projet a atteint 433 millions de dinars. La mise en place des équipements pour une seule école coûterait six à dix millions de dinars. L’objectif pour cette année est de réaliser 750 écoles alimentées à l’énergie solaire.

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