L’accès à l’énergie renouvelable se fera à partir de ressources extérieures, notamment à travers un partenariat international, estime le ministre algérien de l’Energie. Il évacue dès lors tout recours à un financement en ‘’interne’’ du programme national des énergies renouvelables.
M. Nouredine Bouterfa a expliqué ce mardi à la radio nationale que pour l’Algérie, ‘’le renouvelable est une priorité nationale’’. ‘’C’est une partie de la problématique’’ de l’accès aux énergies propres et de leur production’’, relève t-il. Selon le ministre, le recours aux énergies renouvelables est une partie importante du mix énergétique, car ‘’elles permettent d’allonger la durée de vie du gaz naturel, et on pourra reculer de trois à quatre ans l’épuisement des réserves.’’ Nouredine Bouterfa explique que ‘’nous sommes en train de revoir ce programme pour initier ce redémarrage du renouvelable basé sur une composante industrielle et énergétique’’. Cela se fera, cependant, à travers un partenariat international, affirme le ministre. Pour lui, il est clair que le programme national de l’énergie renouvelable est boulimique en termes de financements, et dans la conjoncture financière difficile actuelle, il est hors de question que les investissements pour la production d’énergies propres, solaire ou autre, soient des investissements publics. Il le dira clairement : ‘’si on veut le renouvelable, il faut aller chercher les ressources de l’extérieur.’’ ‘’Nous sommes dans l’équilibre des monnaies, et la solution tient la route, car il faut aller chercher l’argent ailleurs avec la technologie.’’ Nouredine Bouterfa n’est pas contre en effet contre le recours à l’endettement extérieur pour financer au moins une partie du programme national du renouvelable. Car, comme il l’explique, ‘’ on peut avoir recours à l’endettement externe pour plusieurs projets d’infrastructures’’. Il a annoncé que pour le solaire, ‘’on va donner plus de visibilité avant la fin de l’année’’, alors que ‘’le nucléaire est aussi une option à ne pas négliger’’, car ‘’toutes ces questions font partie du package énergétique’’ algérien. Sur les réserves pétrolières, il est catégorique : ‘’les choses ne sont pas aussi noires que cela, nous savons où nous en sommes.’’ Le ministre de l’énergie est catégorique en ce qui concerne les réserves d’hydrocarbures, même s’il a reconnu que ‘’nous ne connaissons pas parfaitement ce qu’il y a dans le sous sol.’’ Mais, pour l’exploration, ‘’il faut partager le risque, et développer ce qui est à développer et en partenariat.’’
Le renouvelable version Sonatrach
Il a estimé à 70 milliards de dollars l’enveloppe globale des investissements de Sonatrach pour l’exploration et la production d’hydrocarbures pour les cinq prochaines années. Pour lui, le groupe pétrolier algérien doit également ‘’investir dans le renouvelable et ne doit pas être en marge ‘’ de ce qui se fait dans ce domaine précis. L’Algérie, comparativement à ses voisins, dont le Maroc, semble toujours hésitante sur la mise en place de son programme d’énergies renouvelables. Elle a déjà raté le coche pour la solution Desertec, et reste jusqu’à présent indécise. Car dans les cartons, il existe plusieurs projets de production d’énergie à partir du solaire, dont la création d’une ferme éolienne à Adrar. Une position qui va à contresens des réalités actuelles dans le domaine des énergies propres. ‘’On peut rapidement en deux ans développer le solaire en Algérie. L’apport du solaire va permettre de préserver les ressources fossiles et d’exporter du gaz pendant une période plus longue’’, avait affirmé l’expert algérien Mourad Preure à Maghrebemergent.com. Le ministre de l’Energie, qui avait présidé aux destinées de Sonelgaz, et tracé la politique de production de l’électricité à partir du gaz, fera t-il un ‘’geste’’ pour les énergies renouvelables, même s’il implique le groupe pétrolier Sonatrach dans des métiers qui lui sont étrangers ?