Le déficit budgétaire et de la balance des paiements ne cesse de se creuser ces dernières années sous l’effet de la hausse des dépenses publiques et des importations. Un déficit qui a été exacerbé par la chute des prix de pétrole qui ont été divisés par deux depuis près d’une année. D’où le recours aux Fonds de régulation des recettes (FRR) qui a été fortement sollicité en 2014.
Le budget de l’Algérie ne sera à l’équilibre que si les prix du pétrole, en baisse depuis près d’une année, dépassent les 111 dollars le baril. La nouvelle projection du Fonds monétaire international (FMI) publiée ce mardi et répercutée par l’APS, le situe précisément à 111,1 dollars/baril en 2015 et à 110,2 dollars/baril en 2016 (contre 129,8 dollars/baril en 2014).
La loi de finances pour 2015 prévoit la mobilisation de 8.858,1 milliards de DA au titre des dépenses publiques et des recettes budgétaires de l’ordre de 4.684,6 milliards de DA, soit un déficit budgétaire de 4.173,3 milliards de DA (22,1% du PIB).
Le déficit budgétaire et de la balance des paiements ne cesse de se creuser ces dernières années sous l’effet de la hausse des dépenses publiques et des importations. Un déficit qui a été exacerbé par la chute des prix de pétrole qui ont été divisés par deux depuis près d’une année. D’où le recours aux Fonds de régulation des recettes (FRR) qui a été fortement sollicité en 2014.
Le taux de croissance du PIB hors hydrocarbures en baisse
Pour 2015, le FMI abaisse le taux de croissance du PIB hors hydrocarbures de l’Algérie qui devrait atteindre 4,8% en 2015 et 4,4% en 2016 (contre 5,1% en 2014). Le PIB nominal du pays est estimé à 187,2 milliards de dollars pour 2015 et à 197,5 milliards de dollars en 2016, note le nouveau rapport de l’institution de Bretton Woods. Pour le PIB global, le FMI pronostique un taux de 2,6% en 2015 et de 3,9% en 2016 (contre 4,1% en 2014). Selon les prévisions de cette institution financière internationale, la production pétrolière et de gaz naturel de l’Algérie devrait être de 0,98 million de barils/jour (mbj) en 2015 et de 0,99 mbj en 2016 (contre 1,02 mbj en 2014). En somme, les chiffres publiés par le FMI sur l’économie algérienne ne sont guère rassurants.
Rétrécissement des marges de manœuvre
Le FMI ne cesse d’alerter sur les vulnérabilités de l’économie algérienne basée sur le financement des investissements par les recettes des hydrocarbures. Tout en observant que l’Algérie dispose des atouts nécessaires pour faire face aux effets de la chute des prix du pétrole, le directeur du département du Moyen-Orient et Afrique du nord au FMI, Masood Ahmed avait mis en garde il y a quelques mois contre « le rétrécissement des marges de manœuvre » du gouvernement s’il n’accélère par les réformes.
Pour tout, le gouvernement a promis la promulgation d’une loi de Finances complémentaire (LFC) pour réviser le budget de l’Etat. La LFC 2015 comprendra, selon le Premier ministre Abdelmalek Sellal, des décisions et des mesures visant « à assurer une meilleure maîtrise du commerce extérieur » à travers, notamment, la lutte contre la corruption et la fraude dans le financement des importations.