Le Forum national pour le dialogue qui se tient aujourd’hui 6 juillet à Ain El Beniane à Alger, n’a pas tenu toutes ses promesses. Son objectif initial de regrouper toutes les forces de l’opposition autour de la même table pour dégager un consensus sur la plateforme de revendications à soumettre au pouvoir et sur la démarche commune à suivre pour la faire aboutir n’est pas atteint pour diverses raisons.
Premièrement, la liste des présents dans la salle de l’école du tourisme où se tient l’évènement comprend des anonymes, des partis politiques qui ont disparu des radars depuis des années et surtout beaucoup de figures qui ont occupé des hautes fonctions politiques pendant les 20 ans de l’ex-président de la République Abdelaziz Bouteflika avant de se convertir en opposants. Anciens ministres, ancien chef du gouvernement, anciens députés des partis au pouvoir et même d’anciens membres du comité de soutien Abdelaziz Bouteflika sont invités à parler du changement démocratique, des revendications du Hirak et de l’Algérie de demain.
La seconde remarque importante est l’absence de nombreux partis et mouvement politiques de l’opposition. On peut citer FFS, le RCD, le PT, le PST, le MDS, le PLD ou encore le Mouvement Rached. A ces derniers s’ajoute une longue liste de personnalités nationales de grande envergure à l’image d’Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdenour, Rachid Benyelles, Ahmed Benbitour, Liamine Zeroual et autres. Certaines personnalités dont Foudil Boumala, Mohamed Laâbi Zitout et Salah Eddine Sidhoum ont publiquement accusé les organisateurs de cette rencontre d’être à la solde du régime.
Côté société civile, on note l’absence de la Confédération nationales des forces productives qui a annoncé sa décision de ne pas prendre part à cette rencontre. Idem pour le Comité national pour la défense des droits (CNDDC), qui a brillé par son absence en dépit du rôle qu’il joue dans le Hirak depuis ses premières heures.
La troisième remarque à signaler est l’absence de consensus même au sein des participants à cette rencontre. En effet, d’après les échos, le point principal inscrit à l’ordre de cette dernière à savoir l’organisation des élections présidentielles ne plait pas à la dynamique de la société civile présente à la rencontre. Pour de nombreux membres de cette dynamique, le moment n’est pas encore venu pour parler des présidentielles. D’autres questions prioritaires telles le respect des libertés collectives, de la presse et la libération du champ politique doivent êtres discutées en amont. Selon une source proche de la conférence, des défections pourrait avoir lieu au cours des prochains jours. Le discours prononcé notamment par le président du Mouvement de la société de la paix (MSP), Abderzak Mekri qui fait l’éloge de l’institution militaire a semé des doutes au sein de la dynamique de la société civile.