La persistance de la sécheresse qui frappe le nord du pays depuis des mois, aura des répercussions terribles sur la récolte des céréales notamment dans les localités non irriguées. Les prévisions météo n’annoncent aucun changement du temps pour des dix prochains jours. Par conséquent, les derniers espoirs pour sauver les champs s’évaporent définitivement.
Dans certaines localités de l’Ouest du pays, à l’image de Saida et Sidi Bel Abbès, les agriculteurs ne vont même pas mobiliser les moissonneuses batteuses puisque les épées ne dépassent pas, dans les meilleurs des cas, les 10 Cm. La situation est la même à M’sila, Batna, et Bordj Bou Arreridj. Trois wilayas connues par la production des céréales. Seules les régions côtières situées l’Est de la capitale pourraient échapper partialement au désastre. On peut citer dans ce cadre, Skikda, le nord du Sétif et Jijel.
Ces conditions météorologiques défavorables feront baisser drastiquement la production du blé et l’orge estimée à 4,1 millions de tonnes en 2022. Une quantité qui représente moins de 50% de la consommation annuelle des Algériens. Pour combler le déficit qui s’annonce important, l’Algérie recourra massivement à l’importation.
Le déficit en pluviométrie enregistré dans tout le nord du pays cette saison, rappelle aux agriculteurs le spectre de la saison 2001/2002.
Seules les zones irriguées auront des récoltes ordinaires
Les champs irrigués sont les seuls qui auront une récolte ordinaire. Ils se situent principalement au Sud et dans des zones proches des barrages dont le taux de remplissage est appréciable à l’exemple des champs de blé situés à l’Est et au Sud de la ville de Bouira. Ils sont alimentés par les eaux du barrage de Semache.
Les conditions climatiques limitent les ambitions du gouvernement
La volonté du président de la République M. Abdelmadjid Tebboune et de son gouvernement d’atteindre, à moyen terme, l’autosuffisance en céréales est confrontée aux aléas du climat. La baisse des précipitations accompagnée de températures relativement élevées par rapport aux moyennes saisonnières mettent en péril des efforts des pouvoirs publics qui seront dans l’obligation d’importer des quantités supplémentaires d’orge, de blé dur et tendre.