La facture d’importation des carburants de l’Algérie qui oscillait entre deux ou trois milliards de dollars par an ne dépassera pas un milliard en 2016 en raison de l’effort fait dans la réhabilitation de deux importantes raffineries du pays. Les responsables de Sonatrach ambitionnent de couvrir les besoins du pays en 2018 et exporter en 2020
La facture d’importation des carburants ne dépassera pas un (1) milliard de dollars en 2016 grâce à la réhabilitation des raffineries de Skikda et d’Arzew, a affirmé dimanche à Alger le vice-président de Sonatrach chargé de la liquéfaction, le raffinage et la pétrochimie, Akli Remini. « Nous avons un large programme de réhabilitation des raffineries. Celles de Skikda et d’Arzew ont déjà été réhabilitées et sont en fonctionnement.
Grâce à cette opération, la facture d’importation des carburants ne dépassera pas un milliard de dollars en 2016, contrairement aux (années passées ndlr) où nous importions entre 2 à 3 milliards de dollars », a souligné M. Remini en marge de la signature d’un contrat entre Sonatrach et le groupe chinois CPECC pour la réhabilitation de la raffinerie d’Alger.
M. Remini a également rappelé le lancement dès 2017 de la réalisation de quatre nouvelles raffineries à Tiaret, Hassi Messaoud, Arzew et à Biskra, précisant que les contrats de réalisation de celle de Hassi Messaoud et Tiaret devraient être signés avant juin 2017.
Couvrir les besoins en 2018, exporter en 2020
« Notre objectif est de convertir nos matières premières localement et produire nos besoins en carburants à partir de 2018 et devenir exportateur de ces produits à partir de 2020 », a encore souligné M. Remini ajoutant qu’un autre « grand projet » dans le raffinage sera annoncé au cours du premier trimestre 2017.
Interrogé sur la résiliation de contrat en 2015 avec la société française Technip, chargée de la réhabilitation de la raffinerie d’Alger, M. Remini, a expliqué que l’affaire est en arbitrage international, estimant que « la bataille s’annonce longue », mais Sonatrach « fera tout pour faire valoir ses droits et défendre ses intérêts ».
La compagnie nationale Sonatrach et le groupe China petroleum Engineering and Construction (CPECC) ont signé un contrat de 45 milliards de dinars pour réaliser les travaux de réhabilitation de la raffinerie de Sidi R’zine à Baraki (Alger).
Les documents de l’accord ont été paraphés par le directeur du pôle raffinage de Sonatrach, Tahar Cherif Zerrar, et le directeur général de CPECC Algérie, Liu Chun Lin, en présence du ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa, du P-dg de Sonatrach, Amine Mazouzi, ainsi que de l’ambassadeur de Chine à Alger, Yang Guangyu.
La raffinerie d’Alger augmentera ses capacités de 35%
Le projet de réhabilitation de la raffinerie d’Alger, dont le délai de réalisation a été fixé à 21 mois, devrait permettre, une fois réceptionné, en septembre 2018, d’augmenter de 35% les capacités de raffinage de cette unité mais aussi de produire des carburants aux normes internationales.
En 2014, la raffinerie d’Alger avait traité 2,8 millions tonnes d’hydrocarbures. Elle couvre le besoin en produits pétroliers de 18 wilayas du centre du pays. Le Groupe CPECC a été choisi après une large consultation, ont expliqué les responsables de Sonatrach, soulignant que sur sept sociétés consultées, quatre ont retiré le cahier des charges : Samsung Eng-Corée du Sud, Hanwa-Corée du Sud, CPECC/Chine et Fluor/Etats-Unis.
Trois offres ont été reçues au stade technique et à l’issue de l’analyse technique des offres, deux offres ont été retenues, celle de Hanwa et CPECC, a-t-on expliqué. Lors de la phase commerciale, le marché a été officiellement attribué au Groupe chinois.
Lors de son allocution, M. Bouterfa s’est félicité du « grand travail » effectué par les responsables de Sonatrach pour relancer ce projet car, estime-t-il, « résilier un contrat d’une société déjà en place et en trouver une autre, n’était pas facile ».
M. Boutarfa a souligné également l’importance de ce projet et son impact sur la réduction de la facture d’importation des carburants et exhorté les deux parties à faire « plus d’efforts » pour ramener le délai de réalisation à 15 mois au lieu de 21 mois prévus.
Le P-dg de Sontrach Amine Mazouzi a quant à lui affirmé que la capacité de production de la raffinerie d’Alger passera de 2,7 millions à 3,7 millions après l’achèvement de l’opération de réhabilitation, soulignant que le contrat avec le groupe CPECC n’est pas une première, car Sonatrach a déjà travaillé avec cette compagnie pour la réhabilitation des raffineries de condensat d’Adrar et de Skikda.
Présent à la cérémonie, le vice-président du groupe CPECC, Li Xiaoning a promis que son groupe sera « à la hauteur du contrat signé avec la Sonatrach », soulignant que les délais du projet seront respectés et éventuellement réduits.
Pour sa part, l’ambassadeur de Chine à Alger, Yang Guangyu, s’est félicité du niveau des relations économiques entre l’Algérie et son pays « qui ne cessent de s’accroître » annonçant que d’autres projets dans différents domaines seront signés prochainement.
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