Marc Trévidic enquête sur l’assassinat de 7 moines trappistes à Tibhirine, près de Médéa, en 1996. Il veut se rendre dans le monastère où leurs têtes ont été enterrées et entendre une vingtaine de personnes, dont Abderrezak El Para, alors un des lieutenants de Djamel Zitouni, chef du Groupe islamique armé (GIA).
La visite que devait effectuer aujourd’hui à Alger le juge antiterroriste français Marc Trévidic enquêtant sur l’assassinat de 7 moines trappistes en Algérie en mars 1996, a été annulée. Après un premier report en février dernier, le magistrat français n’a toujours pas reçu l’autorisation des autorités algériennes.
Marc Trévidic voulait notamment se rendre dans le monastère de Tibihirine, sur les hauteurs de Médéa (60 km au sud d’Alger), pour faire exhumer les têtes des sept moines qui y sont enterrées : le but est de faire effectuer des analyses d’ADN et, surtout, de savoir s’il ont été décapités »avant ou après avoir été tués par des éléments du GIA (Groupe islamique armé), alors dirigé par Djamel Zitouni.
Dans sa commission rogatoire internationale adressée en décembre 2011 à l’Algérie, le juge français a demandé à entendre une vingtaine de personnes considérées comme des témoins clés, dont Abderrezak El Para, alors un des lieutenants de Djamel Zitouni, et d’ex-terroristes repentis.
Marc Trévidic devait être accompagné à Alger par un autre magistrat du Parquet de Paris, Nathalie Poux, d’experts et d’un photographe de l’identité judiciaire.
Les autorités françaises : « C’est juste un report »
Pour Paris, il s’agit juste »d’un report ». »La visite de M. Trévidic, en novembre dernier, s’est très bien déroulée et a constitué une étape positive dans l’exécution de cette demande d’entraide », a indiqué hier vendredi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal. »Les autorités judiciaires françaises et algériennes sont actuellement en contact étroit pour préparer la prochaine visite de M. Trévidic en Algérie, dont le principe n’est pas remis en cause et qui devrait se tenir prochainement », a-t-il ajouté.
Un moment bloquée, l’enquête du juge français sur l’assassinat des moines de Tibhirine avait été relancée en 2012 après la visite à Alger du président François Hollande.