Le Cluster algérien des énergies solaires est officiellement né, mercredi 24 mai 2017, à l’issue d’un atelier spécialisé tenu à l’hôtel Hilton d’Alger avec la participation de représentants d’entreprises, de centres de recherches et des cadres du ministère de l’Industrie et des mines.
Dans les faits, le Cluster n’existe pas encore puisque les démarches administratives et juridiques à proprement parler seront lancées « très prochainement » selon les participants, mais le noyau dur de cette entité existe déjà et compte 16 membres dont des PME et des centres de recherches maîtrisant, entre autres, les procédés liés à l’industrie du photovoltaïque.
Le Cluster créé afin de permettre aux opérateurs du secteur de l’énergie solaire photovoltaïque de mutualiser leurs moyens afin de pouvoir s’épanouir plus rapidement dans une branche encore embryonnaire qui bénéficiera de l’expérience d’autres secteurs.
Tirer les enseignements des autres Clusters
Abdelghani Mebarek, directeur général de la PME au ministère de l’Industrie et des mines a rappelé lors de son intervention que les difficultés rencontrés par le Cluster des boissons ou encore celui de la mécanique de précision serviront beaucoup aux initiateurs de ce nouveau regroupement auquel il a assuré le soutien total du ministère.
Les deux Clusters cités en exemple, en plus de celui du numérique étaient d’ailleurs représentés à l’atelier au cours duquel ils ont présenté des exposés sur leurs expériences respectives.
Même si le cadre réglementaire lié au statut des Clusters existe en Algérie depuis le début des années 1990, M. Mebarek n’a pas exclu l’amendement de certains articles de loi pour permettre au Cluster de l’énergie solaire de trouver sa place sous le soleil. « Des amendements qui seront faits en coordination avec les fondateurs de ce Cluster », a-t-il promis.
Lors de son intervention, Mohamed Réda Smahi, président de Groupc-Innoinvest, l’un des principaux initiateurs de ce Cluster, a clairement fait le lien entre la création de cette entité et le lancement effectif d’une industrie nationale du photovoltaïque.
Pour lui, la création de ce Cluster est une nécessité et un préalable à la mise en place de cette industrie. « Un engagement des pouvoirs publics et des opérateurs économiques est aujourd’hui indispensable », ajoutera-t-il.
«Les centres de recherches, les universités, le secteur minier, en tant que fournisseur de matières premières, l’industrie manufacturière et le secteur des services industriels, pour la partie équipements accessoires et maintenance, doivent tous s’impliquer dans le développement de cette industrie », a-t-il plaidé.
Décalage
De son côté, l’économiste Mourad Preure a déploré le fait que «l’Algérie soit en décalage par rapport à la marche du monde en matière d’énergie », notamment parce qu’elle « dépend encore à 100% des hydrocarbures au moment où la moyenne mondiale est de 55%».
Concernant le renouvelable, l’expert a affirmé que «l’Algérie est une véritable pile électrique à ciel ouvert et nous sommes les seuls à ne pas le savoir. Un pays qui, rappelle-t-il, dispose de 3500 heures d’ensoleillement par an sur 86% de son territoire. Sur le reste du territoire, la partie côtière en l’occurrence, le taux d’ensoleillement est de 2600 heures par an. Pour lui, investir dans le renouvelable est une priorité.
Le Cluster énergie solaire bénéficie du soutien du ministère de l’Industrie et des mines mais d’un point de vue plus général, il entre dans le cadre du programme CAP-PME de l’Union européenne qui vise à développer les PME algérienne.