Pour l’économiste Ferhat Aït Ali, le montant de la masse monétaire circulant dans les circuits informels ou thésaurisée est »surévalué ». Au mieux, il ne s’agit que de 40 milliards de dinars, »c’est ce que nous avons dans nos poches actuellement ».
Lors de son passage mardi à l’Invité du direct de Radio M., il s’est interrogé sur le montant réel de cette masse monétaire qui circule sur les circuits informels, et que le gouvernement veut capter. »Elle est de combien cette masse monétaire, puisque la masse fiduciaire est de 4700 milliards de DA », s’est il interrogé. Pour lui, cette masse monétaire cachée dans l’informel est »surévaluée ».
»Il y en a qui parlent de 125 milliards de dollars, d’autres de 35 millards de dollars cachés dans les garages, alors qu’ils n’ont que 40 mds de dinars, ce que nous avons dans nos poches actuellement, ce que les postes distribuent comme salaires et retraite », explique t-il. Pour lui, »c’est une fausse piste » pour aller chercher des financements pour irriguer le circuit bancaire et financier national.
L’ex-ministre des Finances Abderahmane Benkhalfa, pour capter cette manne, qui subjugue les institutions financières du pays, avait même mis en place une loi devant amnistier les détenteurs de capitaux non déclarés, qui circulaient librement sur le marché informel. C’était la fameuse mise en Conformité fiscale volontaire (CFV), qui n’avait, à la fin 2016, pas atteint ses objectifs.
Selon le PDG de la BDL, Mohamed Krim, »10% de la masse monétaire hors banque représente 130 milliards de dinars », mais, il a ajouté lors d’un Forum du quotidien El Moudjahid en novembre 2015, que »c’est un objectif qui parait d’ores et déjà hors de portée au rythme actuel des dépôts trimestriels et même si ce rythme venait à s’accélérer, cette action ne constitue pas un travail de recette, mais plutôt un travail de collecte de ressources.‘’
La Banque d’Algérie estime de son côté que près de 26% de la masse monétaire se trouve en dehors des circuits bancaires. Ce mercredi, M. Benkhalfa a estimé dans l’émission L’Invité de la Rédaction de la radio chaîne 3 qu’il faut que »le pays génère des ressources », dont » l’emprunt obligataire, l’inclusion et la bancarisation de l’informel. » Selon lui, le secteur de l’informel draine des dizaines de milliards de dollars, qu’il faut »bancariser ».
Par ailleurs, Ferhat Aït Ali a qualifié de »plaisanterie » la volonté de certains d »intégrer l’informel et changer de monnaie », sans accompagner ce processus par des mesures adéquates.