L’Algérie a vécu le jeudi 4 mai 2017 sa première élection législative à l’ère de la 3G et de la 4G, mais n’a pas tiré bénéfice de ces technologies. Des chiffres annoncés avec beaucoup de retard, d’autres totalement absents, un site web du ministère de l’Intérieur relooké mais moins efficace que le précédent, et une « salle de suivi des opérations de vote » du MAE qui n’a pas livré à temps les informations du vote des algériens à l’étranger. Mieux, l’administration est encore à l’ère du fax…
S’informer sur les sites web institutionnels sur le déroulement des élections législatives de 2017 n’a pas été de tout repos. Les informations, sur ce qui a été qualifié par les autorités de « rendez-vous capital », étaient livrées au compte goutte sur le « nouveau » site web du ministère de l’Intérieur, quand parfois des liens n’étaient pas fonctionnels avant d’être rétablies quelques heures après.
C’est le cas de la « Fiche statistique relative aux élections législatives 2017 » dont le lien n’était pas fonctionnel et n’a été corrigé qu’à partir de 17h le jour du scrutin. Mieux, deux jours après la modification du nombre d’inscrits sur les listes électorales, passé de 23.082.737 à 23.251.503 en l’espace de vingt-quatre heures, cette « fiche statistique » affiche encore les anciens chiffres (nombre d’inscrits, ainsi que la dispersion du corps électoral par sexe et par tranches d’âge).
Le site du ministère de l’Intérieur n’offrait pendant de longues heures que des vidéos des interventions du ministre, Noureddine Bedoui, du vote du président de la république, du début dépouillement des bulletins, et d’autres spots pour appeler au vote.
Le 4 mai, jusqu’à 21H, le plus récent taux de participation affiché sur le site était celui de… 14h, alors que le ministre avait déjà annoncé celui 17h. La mise à jour n’a été faite que vers 20h. Il manquait aussi de nombreuses données, comme les chiffres sur le nombre de bureaux de vote par wilaya, et bien d’autres informations qui étaient d’habitudes publiées le jour du scrutin.
Au lendemain du vote, et après l’annonce des résultats provisoires, les chiffres promis par le ministre de l’Intérieur lors de sa conférence de presse n’étaient pas encore publiés au-delà de 19h, soit vingt-quatre heures après la fermeture des bureaux de vote. Et quand enfin ces résultats sont mis en ligne, vers 21h, ils sont incomplets (puisque certaines données importantes manquent encore, comme le nombre de voix des partis politiques dans chaque wilaya), et comportent de faux liens comme celui de la « Synthèse des Résultats » qui n’a été corrigé que le lendemain à la mi-journée.
Le fax pour transmettre les résultats
La page Facebook du ministère de l’Intérieur a été un peu plus active que le site web. On a compté environ une quarantaine de publications depuis le début du scrutin. Des spots vidéo appelant au vote, les premières images du scrutin dans plusieurs wilayas, et des liens vidéo pour suivre les interventions de Noureddine Bedoui annonçant les taux de participations.
L’on s’attendait que sur cette page soit utilisé l’outil de diffusion en direct de Facebook pour transmettre les points de presse du ministre, lors de l’annonce des taux de participation, ainsi que la conférence de vendredi pour faire part des résultats provisoire des élections législatives.
Les retards dans la transmission de l’information sur le déroulement du scrutin, depuis les bureaux, vers les centres, les wilayas, et le ministère, sont aussi dû à la sous-utilisation des moyens technologiques (ordinateurs, terminaux numériques et Internet) au profit des moyens traditionnels (téléphone et fax). En effet, des photos de la « salle des opérations » à la wilaya de M’Sila, fixent ce » moment technologique ». Ces images, publiée sur la page Facebook du ministère de l’Intérieur, montrent le décalage total de l’administration locale en matière d’usage les outils numériques. Le seul équipement doté d’un écran présent dans la « salle des opérations » c’était un téléviseur branché sur une chaine publique et accroché au mur. Les fonctionnaires n’avaient en face d’eaux aucun ordinateur pour suivre le déroulement du scrutin, que des appareils de téléphone fixes et des fax pour recevoir et transmettre les résultats du vote.
Une « salle de suivi » qui ne suit pas
De son côté, le ministère des Affaires étrangères (MAE) avait annoncé en grandes pompes la mise en place d’une « salle de suivi des opérations du vote à l’étranger ». L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse au siège du département de Ramtane Lamamra, le samedi 29 avril, soit le jour même du début du vote pour la communauté algérienne établie à l’étranger.
De cette « salle de suivi des opérations du vote à l’étranger ».…lire la suite sur la Huffington Post Algérie