Regroupant une quinzaine d’entités dont des entreprises, des centres de recherche et des bureaux d’études, le Cluster Energie solaire veut participer d’une manière efficiente au développement de cette filière. Le président de ce regroupement d’entreprises, Boukhalfa Yaici, regrette, toutefois, le manque de visibilité en ce qui concerne la politique nationale de développement des énergies renouvelables.
Maghreb Emergent : Quel est l’objectif principal de la mise en place du cluster Energie solaire?
Boukhalfa Yaici : Notre cluster qui regroupe des sociétés spécialisées dans le montage des panneaux solaires, des bureaux d’études, et des installateurs a pour objectif de créer une synergie entre les entreprises. Nous attendons de ce cluster de parvenir à réduire les coûts, améliorer la compétitivité et certainement de participer d’une manière efficiente au développement des énergies renouvelables en Algérie. Notre rôle également est celui de facilitateur et d’intermédiaire entre les membres du cluster et autres entités et entreprises à l’image de ce que fait par la Chambre algéro-allemande de commerce et de l’industrie (AHK) qui compte ramener des entreprises allemandes pour les mettre en relation avec leur homologues algériennes.
L’Algérie a mis en place un programme national pour le développement des énergies renouvelables. Comment comptez-vous contribuer à sa réalisation ?
Aujourd’hui le ministère de l’Energie reconnait que le prix de l’électricité produit par le conventionnel avoisine les 12 dinars le kilowatt. En parallèle, le prix que le citoyen paie et beaucoup plus bas. Ainsi, la problématique des coûts de l’énergie se pose aussi bien pour l’énergie conventionnelle que pour les énergies renouvelables. Ce n’est pas une raison pour ne pas développer les énergies renouvelables car l’objectif ultime est de faire cette transition énergétique vers le renouvelable comme cela se passe à l’échelle internationale. Les coûts de l’énergie à partir du renouvelable dans beaucoup de pays ayant des tarifs réels sont très compétitifs à l’image de l’Allemagne, des USA, du Chili et autres. En Algérie, la problématique, se pose au niveau des subventions, et nous souhaitons que l’Etat mettra en place un système qui permettra de développer les énergies renouvelables et mettra également un programme détaillé relativement sur une période de 3 à 5 ans avec des plans d’action afin que les investisseurs locaux ou étrangers puissent avoir suffisamment de visibilité et entamer les démarches nécessaires dans le cadre de l’investissement, du financement et du développement d’une ingénierie locale.
Croyez vous que l’entreprise privée pourra avoir sa part dans le cadre de la stratégie nationale du développement du renouvelable?
Le problème qui se pose aujourd’hui est l’absence de marchés. Rien qu’au niveau du cluster, nous avons 4 membres qui activent dans l’assemblage des panneaux solaires avec une capacité de production de 200 mégawatt mais faute de marchés, ils ne peuvent pas fonctionner à pleine capacité. Cette situation est critique car les assembleurs n’arrivent pas rentabiliser leurs investissements. Aujourd’hui, nous espérons la mise en œuvre du programme des énergies renouvelables et qu’il y ait plus de visibilités sur ce programme durant les années à venir. S’il y a une visibilité sur les 5 années prochaines, les investisseurs n’hésiteront pas à se mettre en avant pour développer cette filière.
Vous voulez dire que les assembleurs de panneaux solaires sont aujourd’hui en difficulté ?
Effectivement, aujourd’hui les assembleurs de panneaux solaires sont en crise mais tiennent bon encore, car ils sont dans des groupes industriels qui leurs permettent d’équilibrer les dépenses et éviter la faillite. Mais je pense que cette situation n’est pas bonne ni pour le pays ni pour les entreprises. Car si un investisseur ne change pas certains éléments fondamentaux,dans sa chaine de production, au bout de trois ans, son outil de production deviendra obsolète alors que son investissement n’a même pas été amorti.