Les militants du mouvement berbère à Bejaia désagréablement surpris par la désignation de Kamel Fenniche à la tête de Conseil constitutionnel par le chef de l’Etat Abdelkader Bensalah.
La raison ? Ce responsable était procureur général à Bejaia pendant la répression de la fameuse révolte du 19 mai 1981, menée contre le pouvoir par des lycéens et des étudiants dans la ville de Bejaia.
Les personnes arrêtées par la police, la plupart des lycéens, ont subi des mauvais traitements dans les locaux de la police.
Le jour du jugement, Kamel Fenniche s’est comporté avec violence et méchanceté avec les détenus, témoigne Djamel Zenati qui fait partie des détenus. « Le réquisitoire du procureur « six doigts » a été d’une violence et méchanceté inouïe. Je me souviens très bien de lui. On a presque tous été condamnés à quatre années de prison », raconte Zenati. Il ajoute : « Sa nomination comme président du Conseil constitutionnel est une raison supplémentaire pour moi de m’engager avec toute mes énergies dans ce combat ».
Aissa Arab aujourd’hui journaliste, se souviens lui aussi de cette douloureuse affaire. « Le procureur qui nous a jetés en prison le soir du 20 mai 1981 après 24 h de GAV dans les sous-sols du commissariat de Bougie, sans avoir droit à une seule goutte d’eau, et qui a dressé un réquisitoire accablant lors du procès le 28 octobre 1981 à l’issue duquel des peines allant d’une année à quatre années fermes ont été prononcés contre de jeunes lycéens et étudiants, est nommé président du Conseil Constitutionnel… », Affirme-t-il.
Pour rappel, le 19 mai 1981, des lycéens avaient investi la rue pour réclamer la reconnaissance de la langue et l’identité amazighes. Une action sauvagement réprimée par le pouvoir.