L’ancien président de la CREG a affirmé ce matin sur RadioM que l’Algérie devrait tenir compte de la restructuration du marché mondial du renouvelable qui a fait chuter le coût de l’électricité solaire en dessous de celui de l’éolien.
L’Algérie est actuellement l’un des pays où la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables est la plus rentable au monde, a déclaré, en substance, l’invité de RadioM, Abdelali Badache, ancien président la Commission nationale de l’électricité et du gaz (CREG).
D’après lui, c’est le système du tarif minimum ou « Feed-in tariff », garanti par l’Etat algérien aux producteurs d’électricité à partir du renouvelable qui en est la principale raison. Mais pas la seule. Des changements survenus au niveau international, durant ces dernières années, ont eu pour effet de réduire les coûts de production des énergies renouvelables au niveau mondial faisant des tarifs garantis par l’Etat algérien des tarifs « généreux, en dépit de la dévaluation du dinar ». Des tarifs qu’il juge d’ailleurs « trop généreux pour être maintenus ».
Baisse des coûts de production du renouvelable à l’échelle mondiale
Parmi les facteurs à l’origine de la baisse généralisée des coûts de production de ces énergies, il citera « la crise financière de 2008, la baisse brutale des prix du renouvelable en plus d’une restructuration l’industrie mondiale dans ce secteur ».
Il rappelle, à ce propos, que de nombreuses usines spécialisées dans cette industrie ont été fermées, puis récupérées par la Chine qui s’est retrouvée en possession de capacités gigantesques. L’intervention de la Chine sur le marché a été, d’ailleurs, pour beaucoup dans la baisse des tarifs, relève M. Badache qui note que, dans le cadre de cette évolution du marché, les tarifs garantis aux investisseurs en Algérie sont au-dessus de la moyenne.
L’autre changement constaté au niveau du marché du renouvelable c’est le fait que l’énergie solaire soit devenue plus compétitive que l’énergie éolienne. «Aujourd’hui, le solaire devient moins cher que l’éolien alors que cette énergie était développée car c’était une technologie valable pour les pays nordiques et les pays européens où il y a davantage de vent que de soleil ».
M. Badache a signalé, en outre, que comme de nombreux pays, l’Algérie allait opter pour le modèle des appels d’offres dans le domaine des énergies renouvelables au lieu de celui des Feed-in tariff, n’excluant pas, néanmoins, la cohabitation, dans une certaine mesure, de ces deux modèles.