La création d’une allocation pour les chômeurs algériens a été l’une des annonces phares du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, durant les derniers mois.
Un article du projet de Loi de finances (PLFC2022) prévoit les dispositions règlementaires devant encadrer l’octroi de cette allocation. En effet, le texte stipule que l’allocation chômage concernera les demandeurs d’emploi inscrits auprès des services de l’agence nationale de l’emploi (Anem).
Par ailleurs, la tranche d’âge concernée par la future prestation sociale sera assez large, entre 19 et 60 ans. cette démarche traduit, selon le le PLFC 2022, la volonté de l’état de soutenir et d’accompagner les chômeurs demandeurs d’emploi sans revenu.
Cependant, la question du financement d’une telle mesure en Algérie semble déjà préoccuper bon nombre d’experts au sein du collège économique national. En effet, l’Algérie est un pays dont la démographie a explosé durant les 20 dernières années. Selon les statistiques officielles, l’âge moyen de la population passe de 28,0 ans à 29,4 ans entre 2009 et 2019, il continue de croître sous l’effet de l’allongement de l’espérance de vie à la naissance. De plus, au cours de la même période l’âge médian est passé de 24,5 ans à 27,7 ans. D’autre part, la part des personnes en âge d’activité de 15 à 59 ans continue de décroître passant de 60,6 % à 60,0 % entre 2018 et 2019.
D’autre part, en 2021, le taux de chômage en Algérie devrait officiellement atteindre 14,54%, d’après les chiffres publiés sur Statista, avec un bond de 3 points enregistré en une année (2019-2020). Entre 2010 et 2020, celui-ci a fait deux pics à environ 14 %, en 2018 et 2020. Selon la même source, il devrait atteindre les 19,41 % en 2026.
Comment financer cette mesure ?
De manière générale, les allocations chômage sont financées par des cotisations versées par l’employeur pour assurer ses salariés en cas de chômage. Tous les secteurs et toutes les professions mettent en commun leurs cotisations ; ainsi l’Assurance chômage bénéficie de la même manière à tous les salariés.
Sauf qu’en Algérie, il n’existe pas d’équivalent à ce mécanisme structurel, à savoir les cotisations versées par les salariées à l’Etat, en vue de bénéficier d’une assurance chômage, hormis celle relative au dispositif CNAC. Il convient également de noter qu’une éventuelle baisse de l’IRG (impôt sur le revenu global), annoncée par le président de la République, en guise de mesure de soutien au pouvoir d’achat, diminuera davantage les recettes issues des revenus imposables.
C’est donc à cette complexité que le PLFC 2022 devra répondre, en apportant des détails chiffrés sur la nature des financements qui seront dédiés à l’octroi de l’allocation chômage, censée entrer en vigueur dès janvier 2022.