Dans un pays comme l’Algérie, où, importer rapporte plus et épargne bien des soucis que le fait de produire et d’exporter, le chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum, tente de rattraper les bourdes politiques qui ont tué l’export.
Il veut mettre fin au fiasco et convoque les diplomates pour qu’ils soient au service du commerce extérieur. En effet, en marge d’une réunion consacrée à la présentation des efforts de son département ministériel et au lancement d’un ensemble de mesures qui renforceraient la diplomatie économique de l’Algérie, Boukadoum, a rappelé l’urgence de construire une diversité économie nationale afin de renforcer la sécurité alimentaire et affranchir la nation de la dépendance aux hydrocarbures.
« Conscients que la réalisation de ces objectifs nécessite d’adapter notre appareil diplomatique pour lui permettre de contribuer concrètement au succès du programme de relance économique souligné, nous avons créé en octobre 2020 un groupe de travail qui a abouti à un ensemble de propositions qui ont été approuvées et auxquelles je suis honoré aujourd’hui d’annoncer leur mise en œuvre. » A fait savoir Boukadoum dans une déclaration liminaire, tout en annonçant la création d’un bureau d’information au ministère des Affaires Etrangères ; une structure chargée d’accueillir les opérateurs économiques, et exportateurs algériens pour faciliter leurs transactions et leur fournir des informations utiles…
Cette structure supplantera, selon toute vraisemblance, le ministère délégué en charge du Commerce extérieur, et dont était chargé jusque récemment, Aissa Bekkai, désormais, ex-ministre délégué à ce département.
Notons que Bekkai, qui officiait sous la houlette du ministre du Commerce Kamel Rezig, finalement toujours en poste, a été débarqué, « en toute discrétion » du gouvernement ! Font remarquer les observateurs qui se disent déconcertés par l’absence d’une vision à long terme des départements de pilotage de la filière export.
Selon ces mêmes observateurs, toutes les administrations qui ont eu à manager le commerce extérieur et servir le produit algérien hors des frontières, n’ont pas brillé par leurs performances. Qu’il s’agisse de l’ Agence Nationale de Promotion du Commerce Extérieur (Algex) ou de la Commission nationale chargée de l’organisation des manifestations économiques à l’étranger, le constat est cinglant : Exporter les produits algériens, notamment agricoles, fussent-ils de qualité irréprochable et fortement concurrentielle à l’échelle mondiale, relève toujours de l’utopie.
En somme, ajoute-t-on, faire et défaire les structures en charge du commerce extérieur, renseigne sur le manque de vision des décideurs, qui finissent par donner le coup de grâce à des politiques de leur cru.
Boukadoum, dont l’intention louable consiste renverser la vapeur en faveur de pratiques saines et louables, réussir a-t-il à rattraper les bourdes politiques qui ont tué l’export ?