Dans une compilation marquant l’évolution des statistiques de la pêche entre 2018 et 2019, l’Office national des statistiques (ONS) établi, à quelques exceptions près, un net recul de la production à l’échelle nationale et par espèces.
Le document de l’ONS, portant intitulé « Les principaux indicateurs du secteur de la pêche : Année 2019 » établit également une nette hausse des importations, alors que les exportations en poissons de l’Algérie ont sensiblement reculé, voire se sont réduites à leur plus simple expression.
En 2019, la production des pêches de capture a accusé une baisse estimée à près de 13% VS 2018. En effet, une production de 104 881 tonnes dont 72,4% de poissons pélagiques a été réalisée contre 120 354 tonnes en 2018, soit un recul de 15 473 tonnes en 2019, note le rapport qui justifie que ce recul peut s’expliquer par le fait que 44,4% de la flotte sont des navires inactifs.
Contrairement aux autres groupes d’espèces qui ont vu leur pêche reculer en 2019, les espèces démersales ont affiché une augmentation de 31,6% pour se situer à 7 742 tonnes contre 5 884 en 2018.
Par ailleurs et si la production réalisée par les sardiniers qui représente 62,1% de la production nationale a vu son volume baisser de prés de 13%, celle des chalutiers s’est distinguée par une légère augmentation, soit 1,2% passant ainsi de 17 408 tonnes en 2018 à 17 612 tonnes en 2019.
Selon le même rapport, l’Algérie a plutôt bien pêché son thon en 2019, puisque les thoniers enregistrent une production de 1 437 tonnes de thon rouge au titre de l’année 2019, soit une hausse de 10,5% par rapport à l’année antérieure.
A l’échelon régional, poursuit le même rapport, la plupart des wilayas côtières ont affiché un recul de la production à l’exception des wilayas de Skikda (24,7%), Boumerdes (21,4%), El Taref (17,9%) et Annaba (14,5%). La wilaya de Ain Temouchent, même avec une chute estimée à 33,3%, demeure toujours la première productrice de poissons avec une production évaluée à 15 426 tonnes, soit prés de 15% de la production nationale.
la production aquacole chute en 2019
L’ONS ne manque pas de signaler dans son rapport que la production aquacole n’échappe pas au constat général, laquelle, après avoir amorcé une hausse en 2015, aura vite fait de chuter en 2019, affichant un repli de 7,2% par rapport à 2018.
Les chiffres de l’ONS traduisent une hausse importante des importations des produits halieutiques durant l’année 2019, et présentent à ce titre un taux de 13,6%. Ces importations ont atteint un volume de 35 064,6 tonnes contre 30 862,5 tonnes en 2018.
Cette croissance est due essentiellement à la hausse enregistrée par les importations des filets de poissons et des poissons frais, soit 37,9% et 44,5% respectivement. Détaille l’ONS dans son rapport tout en ajoutant qu’à l’inverse de ces deux produits, l’importation des poissons congelés qui représente 31% du total des importations, a diminué de 3,7% par rapport à l’année antérieure. En termes de valeurs, le montant de ces importations s’est établi à 117,8 millions USD en 2019 contre 99,5 millions USD en 2018, soit une hausse évaluée à 18,4%.
Il est à noter que prés de 61% du montant global des importations résultent de l’importation des filets de poissons, soit 71,9 millions USD. Enfin, et pour ce qui est des exportations, celles-ci s’élèvent en 2019, en volume, à1999,3 tonnes pour une valeur de 9,14 millions de dollars.
Comparativement à l’année 2018 dont la quantité exportée était évaluée à 4 158,6 tonnes pour une valeur de 12,38 millions de dollars, aussi, l’ONS confirme-t-il une régression de près de 52% en volume et 26,2% en valeur. La quasi-totalité des produits de pêche sont concernés par cette baisse notamment les mollusques et les poissons frais avec -81,2% et -56,8% respectivement.
En revanche, le volume des poissons vivants qui constitue 39,3% du volume global des exportations a augmenté de 98,8%, passant de 395,2 tonnes en 2018 à 785,6 tonnes en 2019, renseigne le document de l’ONS qui établit ainsi clairement qu’en 2019, l’Algérie a littéralement décuplé ses importations de poissons en comparaison au maigre quota qu’elle a tant bien que mal réussi à exporter.