Amira Bouraoui, leader du mouvement d’opposition à un 4e mandat et invitée prévue de Radio M à 15 heures, a été brutalement arrêtée ce matin devant le siège du Conseil Constitutionnel à Alger avant d’être libérée 1H30 après. Elle était venue déposer un dossier d’annulation de candidature d’Abdelaziz Bouteflika avec d’autres membres du mouvement Barakat
Amira Bouraoui a été interpellée par la police et embarquée dans une voiture seule, a indiqué à Maghreb Emergent un témoin présent sur les lieux de l’arrestation, devant le siège du Conseil constitutionnel. Joint par téléphone, la militante a indiqué avoir été amenée au « commissariat de Châteauneuf » dans le quartier d’ El Biar après une interpellation musclée au cours de laquelle elle est tombée et s’est blessée au genoux. « C’était un ramassage de chiens. J’ai honte de ce qu’on fait de mon pays » s’est-elle indignée. Outre, Amira Bouraoui, la directrice du quotidien arabophone El Fadjr, Hadda Hazem, a été arrêtée par la police.
Après avoir été retenue pendant près d’une heure et demie, la gynécologue, a été relâchée mais souffre toujours de sa blessure au genoux. « Nous n’avons pas compris cette interpellation, cette répression », a-t-elle déclaré à Maghreb Emergent. « Nous étions simplement venus devant le Conseil constitutionnel avec une dizaine de membres du mouvement Barakat! pour demander solennellement au Président du Conseil constitutionnel d’annuler la candidature d’Abdelaziz Bouteflika ».
Le président de la République a, en effet, présenté lundi au Conseil constitutionnel son dossier de candidature à l’élection présidentielle du 17 avril prochain. Le mouvement Barakat!, né officiellement le 1er mars, se définit comme un « mouvement citoyen pacifique et autonome qui rejette le quatrième mandat et milite pour l’instauration d’un véritable régime démocratique en Algérie », indique un communiqué du mouvement publié le jour de sa création.