Les opérations d’échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne, semblent reprendre leur cours au niveau de certaines banques algériennes, après la note de l’Abef. Selon des entreprises espagnoles, les flux financiers entre les deux pays ont retrouvé leur rythme habituel, mais toujours avec prudence et plusieurs obstacles.
En effet, plusieurs entreprises espagnoles ont confirmé au quotidien « EL PAÍS », que les échanges financiers entre les deux pays ont repris, mais ce n’est pas le cas pour les marchandises. « Nous avions un virement bancaire qui était en attente, mais il a été finalement effectué. Nous avons également pu sortir une marchandise du port », affirme un patron d’une entreprise espagnol du BTP. Il ajoute, par contre, qu’en ce qui concerne une autre marchandise, il a été informé qu’ « il n’y avait aucun moyen d’obtenir le dédouanement de l’aéroport ».
D’autre part, un P-DG d’une entreprise espagnole spécialisée dans l’exportation des produits chimiques, a déclaré au même quotidien ; « Les banques nous disent qu’elles n’ont pas d’instructions à bloquer et que, par conséquent, nous pouvons opérer l’esprit tranquille. Les douanes nous disent la même chose, mais personne ne le met par écrit ».
Le même opérateur ajoute que malgré cette apparente normalité, les clients algériens qui négocient avec sa société et qui ont consulté leurs banques respectives ont été avisés de ne rien faire pour le moment jusqu’à ce que la situation soit clarifiée.
Selon le quotidien espagnol, certaines entreprises espagnoles qui avaient contourné le blocus avec l’Algérie, en redirigeant leurs expéditions vers des pays tiers de l’Union européenne, ont décidé de maintenir cette stratégie.
« Depuis la dernière note de l’Abef, aucune notification officielle ne l’a annulé »
Pour Djamel-Eddin Bouabdallah, président du Cercle algéro-espagnol du commerce et de l’industrie (CCIAE), « de nombreuses banques travaillent déjà normalement sur les transactions avec l’Espagne, et nous espérons que les autres le feront dans les prochains jours ». Il juge cette situation « logique » après la note de l’Association des Banques et Etablissements Financiers d’Algérie (ABEF), envoyée à ses membres pour rétablir les opérations bancaires entre les deux pays. « L’ABEF a pris sa décision sur la base des instructions du ministère des Finances. Et, depuis, aucune notification officielle ne l’a annulé. Donc c’est toujours valable », a affirmé le président de la CCIAE.
Concernant le’article de l’Agence presse algérienne (APS), qui est venu contredir la note de l’Abef relatif au levée de gel, président du Cercle algéro-espagnol a déclaré qu’il n’était pas clair si les autorités algériennes se sont dissociées de la dernière circulaire de l’ABEF, et si le commerce bilatéral devrait continuer à être gelé, ou pas. « Je pense que la note de l’APS doit être interprétée comme un message selon lequel les relations politiques avec l’Espagne ne se sont pas normalisées, mais les relations économiques oui », a conclu Bouabdallah.
Rappelons qu’une dépêche de l’APS avait affirmé que « les décisions concernant les questions financières et commerciales qui engagent l’Etat sont prises en Conseil des ministres, par le ministère des Finances ou par la Banque d’Algérie et sont annoncées par les canaux officiels ». Le rédacteur de l’article assure également que les décisions économiques notamment celles liées aux relations de l’Algérie avec ses partenaires commerciaux, « relèvent des prérogatives exclusives de l’Etat, et non pas des organisations professionnelles, telle que l’Association des banques et établissements financiers (ABEF) ».