S’il y a un ministre qui fait plus parler de lui sur les médias et réseaux sociaux, c’est sans aucun doute, celui du Commerce: Kamel Rezig. Depuis quelques jours, il est la cible de critiques, y compris du Président de la République.
Depuis son installation à la tête du ministère du Commerce, Kamel Rezig, n’a pas cessé de susciter des polémiques et le mécontentement des citoyens, des opérateurs économiques et plus récemment encore du bureau de l’assemblée populaire nationale et même du président de la République.
Lors de son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, diffusée ce vendredi soir, le chef de l’Etat a déclaré que « les pénuries sur le marché étaient inacceptables », soulignant que « la rationalisation des importations ne doit pas se faire au détriment des besoins du citoyen ».
Il a même affirmé que « la substitution des importations doit intervenir une fois l’augmentation de la production locale, sa disponibilité et sa capacité à couvrir les besoins est confirmée », dans une allusion aux interdictions d’importation de plusieurs produits imposées par le ministre Rezig.
Ces déclarations de Tebboune confirment le contenu de la récente dépêche de l’agence de presse officielle, qui avait fait état d’une « grande colère » de la part du président de la République. Une colère provoquée, entre autres, par le blocage de certaines importations à l’origine de l’envolée des prix sur le marché et les pénuries touchant certains produits.
Mais ce désaveu public de la démarche de Rezig ne semble pas avoir eu d’effets sur lui puisque au moment même où l’APS diffusait son commentaire, inspiré sans doute par la présidence, il organisait une conférence de presse sur l’autosuffisance de l’Algérie en matière de fabrication de chaussures.
Des députés en colère !
Au lendemain même de cette charge au vitriol de l’agence officielle, le ministre du Commerce se voit vertement critiqué par la chambre basse du parlement.
Lors de la dernière séance de questions orales de l’APN, le ministre du Commerce s’est adressé de manière jugée « inappropriée » à un député. Une incartade qui n’a pas été du goût du bureau de l’APN. Dans un communiqué rendu public, la chambre basse a vivement dénoncé ce qu’elle qualifie de « dépassements », d’un « manque de respect » à un député et à la dignité de l’institution constitutionnelle et d’une « attitude incompatible avec le statut d’un membre du Gouvernement ».
Un député s’est même exclamé à la face du ministre en l’appelant à « tempérer son zéle ».
selon lui, le comportement du Ministre «ne reflète pas celui d’autres ministres, dont beaucoup sont dignes ». Rezig n’a, pour l’heure, réagi à ces critiques.
Compte tenu de ces multiples attaques, Kamel Rezig apparaît plus que jamais sur la selette. Et tout porte à croire que ses jours au sein de l’exécutif sont comptés.