Le chômage a augmenté de 0,5 point au cours du second trimestre 2014 au Maroc. Entre le deuxième trimestre de l’année 2013 et la même période de 2014, seulement 39.000 postes d’emploi ont été créés par l’économie marocaine, selon le HCP. Très peu selon des experts pour absorber une forte demande sur l’emploi.
Le nombre de chômeurs au Maroc, qui a augmenté entre le second trimestre 2013 et celui de 2014 de 65.000 personnes, s’est établi à 1.114.000 personnes, indique la dernière note d’information sur le secteur de l’emploi du Haut Commissariat marocain au Plan (HCP). » Le taux de chômage a ainsi enregistré un accroissement de 0,5 point, passant de 8,8% à 9,3% » entre les deux périodes, précise le HCP, selon lequel ce taux est passé en milieu urbain de 13,8% à 14,2% et en milieu rural de 3,2% à 3,6%. Au moins 16,9% des diplômés n’ont pas de travail contre 15,8% à la même période au second trimestre 2013.
Par contre, selon le HCP, »le chômage est à 27,8% le fait de licenciements ou de mises à l’arrêt de l’activité des établissements employeurs ». Quant au sous-emploi, il est passé, entre les deux périodes, de 8,9% à 10,4% au niveau national, de 7,9% à 9,2% en milieu urbain et de 9,9% à 11,7% en milieu rural, ajoute encore le HCP.
Par ailleurs, la population marocaine active âgée de 15 ans et plus a atteint au cours du deuxième trimestre de l’année 2014, 12.005.000 personnes, en hausse de 0,9% par rapport au deuxième trimestre de l’année 2013 (+1,1% en milieu urbain et +0,7% milieu rural). Quant au taux d’activité, il a diminué de 0,3 point, passant de 49,2% au deuxième trimestre de l’année 2013 à 48,9% au cours du même trimestre de l’année 2014.
Croissance économique insuffisante
La hausse du taux de chômage au Maroc est imputée par des conjoncturistes à la faible croissance économique du pays au moins depuis 2011. Le gouvernement marocain, dirigé depuis 2011 par le parti islamiste modéré, Parti de la Justice et du Développement (PJD), n’arrive pas à faire décoller l’économie locale. Entre 2011 et 2014, le taux de croissance moyen n’a pas dépassé les 3%, avec un déficit budgétaire énorme, allant jusqu’à 7% en 2012.
Pas assez dynamique pour créer des emplois, l’économie marocaine fait du sur place », selon des experts pour qui »le gouvernement Benkirane n’a pas trouvé la bonne formule pour relancer la croissance, et créer de l’emploi ». Le déficit du PIB a été pourtant ramené de 7,3% en 2012 à 5,5 % en 2013 et 4% prévus en 2014. Quant à la croissance économique, elle est passée de 2,7% en 2012 à 4,4% l’année dernière. Pas assez pour stimuler l’emploi, insistent des économistes marocains, ainsi que le HCP.
6% de croissance, sinon rien
Ce dernier, insiste sur l’incapacité du marché à prendre en charge le nombre grandissant, d’année en année, des diplômés. Si le taux de chômage des non diplômés n’excède généralement pas les 5%, il reste élevé parmi les diplômés, notamment ceux de niveau supérieur qui constituent 26% des chômeurs. »Pour résorber dans le moyen terme le passif actuel, pour donner donc du travail au million des sans-emploi recensés, il faut créer 300.000 postes par an », estime un expert marocain sur son Blog.
Avec l’arrivée moyenne de 180.000 demandeurs d’emploi chaque année, il »faut que le Maroc réalise un taux de croissance de 6% » pour les prendre en charge, estiment les experts du Fonds Monétaire International. C’est sous la forme d’un avertissement que le FMi avait prévenu les autorités marocaines sur la nécessité, dès 2010, d’assurer un taux de croissance moyen de 5% pour ramener le taux de chômage à moins de 7% de la population active en âge de travailler.