Le triomphe historique de l’édition 2016 du Mobile World Congress (MWC – Barcelone) avec 101.000 participants de 204 pays, 374 conférenciers, 2200 exposants et 3600 journalistes, illustre parfaitement l’impact positif de l’industrie des technologies mobiles sur la société mondiale.
Le Mobile World Congress est un événement mondial à travers lequel les opérateurs des télécommunications et fournisseurs de solutions numériques se déplacent pour exposer leurs solutions hardwares et softwares nécessaires au processus de l’intégration du concept de la transformation numérique dans les nouveaux modèles du business. Contrairement aux éditions précédentes, marquées par une forte exposition des nouveaux modèles de smartphones, le MWC 2016 qui a certes connu le lancement, par plus de 20 fabricants mondiaux, de plus de 40 nouveaux terminaux mobiles intelligents, était largement décevants en termes d’innovation technologique, selon la plupart des analystes. Par contre, l’engouement des visiteurs professionnels pour les deux nouvelles technologies à savoir l’Internet des objets et la réalité augmentée, a été l’événement phare du salon.
En effet, pour essayer un casque de réalité augmentée des dizaines de personnes ont dû attendre leur tour pendant plus de trois heures. Malgré l’arrivée des nouveaux modèles, les smartphones n’ont donc pas réussi à conserver le statut de vedette du MWC. Ainsi, Samsung a présenté, en avant première, ses deux derniers smartphones, les Galaxy S7 et S7 edge. Mis à part la possibilité d’intégrer un casque VR de la réalité augmentée, il ne semble pas que le fabricant Sud Coréen ait rajouté des fonctionnalités impressionnantes à son nouveau smartphone. L’écran indique toujours l’heure, le calendrier ou des images personnalisées. La résolution de l’appareil photo est passée à 16 mégapixels contre 12 mégapixels dans le Galaxy S6. Le slot de la carte mémoire microSD a fait sa réapparition dans les deux Galaxy S7. L’autre sud-coréen, LG, a dévoilé son téléphone « modulaire », le G5 qui donne la possibilité aux usagers d’ajouter des accessoires et équipements d’accompagnement comme un appareil photo ou un lecteur audio. Le japonais Sony a dégainé son artillerie lourde composée de trois nouveaux smartphones dans les nouvelles séries X. Le Xperia X est caractérisé par un appareil photo plus performant et une durée de vie de la batterie plus longue. Ce qui n’a rien d’impressionnant, si ce n’est une caméra frontale à 13 mégapixels qui permet de réaliser des « selfies » à basse lumière. Côté chinois, Xiaomi a révélé le Mi5, un terminal milieu de gamme aux fonctionnalités classiques. Alcatel qui a retiré le terme « OneTouch » de son nom de marque, a dévoilé ses smartphones, Idol 4+ et Idol 4S, de milieu de gamme. La boîte de l’Idol 4S peut être utilisée pour créer un casque de réalité augmentée. Ainsi, la taille de l’écran n’est plus le premier indice de l’innovation technologique dans un smartphone. Capturer de la réalité augmentée pour la regarder et la partager via les réseaux sans fils constitue le nouvel usage inventé par les fabricants des terminaux mobiles.
Besoin d’un nouvel écosystème
Cependant, cette nouvelle fonctionnalité qui a volé la vedette à celles des capacités multimédia (photo, vidéo et musique) et de la navigation Internet, a besoin d’un nouvel écosystème pour soutenir commercialement les smartphones de la prochaine génération. Cet écosystème sera créé autour du mode de vie des usagers. Les fabricants des smartphones devraient aller plus loin dans l’étude des premiers comportements des utilisateurs avec la réalité augmentée. L’étude du premier usage de l’Intelligence Artificielle (IA) d’un smartphone ouvrira des opportunités très innovatrices aux fabricants de ces terminaux. Grâce à des caméras plus puissantes, aux montres intelligentes et même aux robots, de nouveaux usages de la réalité virtuelle feront leur apparition et renforceront l’option de l’IA dans le choix du modèle lors de l’achat d’un smartphone. Sur le plan commercial, une telle opportunité pourrait se révéler une option très lucrative. L’adoption par LG du concept « modulaire » dans son G5 en est un bon exemple. Samsung suit le même chemin avec sa caméra 360. La réalité augmentée sera-t-elle l’avenir de la mobilité intelligente ? Les milliards d’objets connectés auront-ils une productivité efficace dans les modèles économiques existants ? L’IA sera-t-elle le nouveau relai de croissance des fabricants des terminaux mobiles ? Autant de questions qui seront débattues dans les prochaines années au Mobile World Congress qui, d’ailleurs, devrait changer de nom puisque les smartphones classiques, qui ne sont plus les stars d’une telle manifestation, vont céder la place à des terminaux mobiles robotisés.
