Lors de l’ouverture de la rencontre Gouvernement-Walis, le Président Tebboune a affirmé que «l’augmentation des salaires modestes, de l’allocation chômage, et la révision des pensions de retraite, se poursuivront en 2023 ». Une annonce qui prévoit une loi de finances dépensière pour l’année prochaine.
Ainsi, il est légitime de se demander si ces dépenses prévues pour 2023, sont soutenables pour le trésor public, alors que les recettes de l’Algérie sont toujours dépendantes des hydrocarbures, loin d’une économie qui transforme la rente en richesse nationale durable.
Après la chute des cours de pétroles entre 2014 et 2021, les caisses de l’État sont de nouveau pleines grâce à la hausse des prix, provoquée par le conflit en Ukraine. Certains économistes craignent que cette hausse actuelle des prix, conforte le pouvoir algérien dans une forme d’immobilisme, malgré une volonté politique affichée de lancer de grandes réformes structurelles.
Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), l’Algérie devrait ainsi empocher 58 milliards de dollars en 2022, contre 34 milliards l’an dernier. Les hydrocarbures demeurent les maitres des exportations algériennes avec plus de 90 % et contribuent à plus de 50 % aux recettes budgétaires.
Mais l’Algérie continue de souffrir d’une économie trop peu diversifiée et n’est toujours pas maître de son destin économique. Sa dépendance aux hydrocarbures la laisse vulnérables aux fluctuations des prix du pétrole.
Sil les cours s’étaient envolés en début d’année, soutenus par la reprise de la demande avec la fin des confinements et le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en deux mois et demi seulement, ils ont cédé plus de 20%. Le baril de Brent, référence du brut algérien, est passé au-dessous des 100 dollars depuis plusieurs mois, alors qu’il avait coté plus de 123 dollars en mars 2022.
Des dépenses destinées essentiellement au soutien social
Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que le budget de l’Etat algérien est caractérisé par un niveau élevé de la dépense publique, qui s’explique par une forte socialisation de la dépense.
L’Etat intervient, avec un poids important des transferts, dans les différents domaines, notamment de l’éducation, de la santé, du sociale, de la culture et de l’économie, qui représentent plus d’un tiers du budget de fonctionnement. Ceci traduit également, la poursuite du soutien de l’Etat aux produits alimentaires de base, aux produits énergétiques et aux différentes actions sociales et dispositifs d’emploi.
A ce propos, les spécialistes économiques sont unanimes quant aux grands défis de l’Algérie, qui souffre toujours de sa dépendance aux hydrocarbures. Il serait difficile de jouir d’un confort financier, alors que la structure de notre économie est dominée par l’importation, avec une domination du « commerce de bazar ». En plus d’une monnaie nationale dépendant à 90% de la rente pétro-gazière et une très faible bancarisation.