Le Gouvernement entend instituer un impôt sur la fortune, étendre la finance islamique et augmenter le budget d’équipement pour parer à l’impasse budgétaire.
Le Gouvernement Ouyahia est prêt à tout pour parer au stress budgétaire que vit le pays. Après avoir surpris l’opinion en recourant au financement non conventionnel, il est en train de mijoter la Loi de finances 2018 qui, elle non plus, ne manquera pas de surprendre les Algériens tant elle comporte des nouveautés.
L’impôt sur la fortune
Ahmed Ouyahia a déclaré mercredi, en réponse aux préoccupations des membres du Conseil de la Nation soulevées lors des débats sur le programme d’action du Gouvernement, qu’un impôt sur la fortune sera proposé dans l’avant-projet de Loi de finances 2018. Ce faisant, le Premier Ministre a expliqué que cet impôt existe déjà mais d’une façon indirecte : l’impôt sur le patrimoine. Il s’agit d’instituer, dans la loi de finance 2018, un impôt plus direct sur la fortune, a-t-il précisé en soulignant que cet impôt ne touchera, au mieux, que 10% des Algériens, histoires de rassurer. Vrai ? Faux ? Pour l’heure, il n’y a que le Parti des Travailleurs (PT) qui a appelé à l’institution de ce type d’impôt.
La finance islamique
Le Gouvernement prévoit, selon Ahmed Ouyahia, l’introduction des « chèques islamiques » dans le Trésor public au titre du projet de Loi de finances 2018. Le recours à la finance islamique et la mise sur le marché financier de « produits bancaires hallal » va permettre au Gouvernement, selon lui, de récupérer une bonne partie de l’argent qui circule dans les circuits informels et dont les détenteurs évitent les circuits formels à cause de ce qu’ils appellent «Erriba » (l’usure), considérée illicite en Islam. « Comme cela, on va ramener l’argent de l’informel que nos frères islamistes ne veulent pas introduire dans le circuit légal », a indiqué Ahmed Ouyahia le 21 septembre à l’APN. Ainsi, Ahmed Ouyahia entend mettre en place une loi destiné à une communauté précise, voire à une mouvance idéologique précise, les islamistes en l’occurrence, ce qui est, naturellement, contraire aux valeurs inaliénables de la République.
Augmentation du budget d’équipements
Le premier ministre a dit mercredi devant les sénateurs que « le budget de fonctionnement prévu pour l’exercice 2018 ne sera pas augmenté ». Il a toutefois fait savoir que le budget d’équipement sera revu à la hausse du fait de l’augmentation et ce, pour répondre aux coûts des projets de développement des communes et des crédits du Fonds spécial du Sud et des Hauts-plateaux, ainsi que l’assainissement des dettes des entreprises..
400 milliards de dinars pour les entreprises
Le Premier ministre a indiqué, à la même occasion, qu’un montant de 400 milliards de DA sera affecté au profit des entrepreneurs économiques dans le cadre de la Loi de finances 2018. Ce montant sera destiné au paiement des redevances dues aux entrepreneurs algériens et étrangers. « Les entrepreneurs sont en difficulté mais les chantiers ne sont pas à l’arrêt. Cette mesure est salutaire pour les entrepreneurs et leur familles », a-t-il souligné en citant, à titre d’exemple, une entreprise chinoise de construction dont le montant de ses redevances est estimé à 70 milliards de DA.