Le candidat malheureux au scrutin du 17 avril, Ali Benflis a dénoncé ce vendredi « une fraude massive » au profit du « candidat du système », Abdelaziz Bouteflika et annonce, lors d’une conférence de presse animée à son QG à Ben Aknoun, « une initiative politique » qui pourrait déboucher à la création d’un parti.
«La fraude a imposé sa logique (lors du scrutin du 17 avril, Ndlr) », affirme d’emblée le candidat Ali Benflis, qui a été crédité d’un million de voix contre plus de 8 millions pour le président-candidat lors des élections du 17 avril. Un résultat que Benflis, acclamé par une foule nombreuse de militants, refuse de cautionner. Il annonce à ce propos qu’il va « user de tous les moyens politiques et juridiques pour contester ce résultat » qui est, d’après lui, « une confiscation de la volonté populaire ». « Si les élections s’étaient déroulées dans la transparence, j’aurais accepté la défaite par respect à la volonté populaire », a-t-il dit, précisant que les résultats annoncés par le ministre de l’intérieur, Tayeb Belaiz, « ont été préparés d’avance ». Des résultats, a dit Benflis, qui sont la résultante de la conjonction de trois facteurs : la fraude, l’argent sale et certains média acquis à la cause du « candidat du système».
Défait mais pas résigné, Ali Benflis affirme que son projet de « renouveau national », dont il est porteur a suscité une large adhésion populaire. En témoignent, souligne-t-il, les masses de sympathisants qui ont assisté à ses meetings à travers tout le pays. Pour donner corps à ce projet, Benflis dit qu’il ne s’arrêtera pas à cette élection, et qu’il poursuivra le « combat démocratique » pour lequel il espère faire adhérer les forces démocratiques du pays.
Les journalistes, cibles de militants zélés
La conférence d’Ali Benflis, par ailleurs très attendue, a été émaillée d’incidents avec, comme acteurs, des militants zélés que la colère de la défaite a transormés en véritables inquisiteurs contre la presse et les médias. Ils les accusent d’être à l’origine de la défaite du candidat Ali Benflis. Juste avant que Benflis n’entame son préambule, et alors qu’un des organisateurs invitait les militants à quitter la salle afin de laisser place aux journalistes, un des présents lancera « C’est eux (les journalistes, Ndlr) qui ont fait perdre notre candidat ! ». D’autres militants ont poussé le bouchon jusqu’à demander aux cameramen des chaines TV nationales et internationales de quitter les lieux. Une attitude largement condamnée par les journalistes présents qui, ont condamné cet acte d’« inquisition » contre les représentants des médias.