Le partenariat économique entre la France et l’Algérie a été abordé par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, lors d’un entretien accordé à l’hebdomadaire français « Le Point ». Il est revenu sur le projet Peugeot, le partenariat entre Saidal et Sanofi Pasteur et la présence des entreprises françaises en Algérie.
A ce titre, le chef de l’Etat a salué l’attitude des dirigeants de Peugeot qui ont refusé « de verser de pot-de-vin » à l’époque de Bouteflika. Concernant le futur de ce partenariat, le locataire d’El Mouradia a expliqué que « c’est (l’usine Peugeot) un dossier en maturation. Le mérite de Peugeot, c’est de ne pas avoir accepté de verser de pot-de-vin. Et pour cette raison, nous avons beaucoup de respect pour ce partenaire ».
Par ailleurs, un obstacle en termes d’objectif a été également souligné par M. Tebboune. « L’usine projette une production de 76.000 véhicules/an alors que l’Algérie consomme un minimum de 350.000 véhicules par an », a-t-il fait savoir.
Il n’a pas manqué de souligner aussi que « l’Algérie projetait d’augmenter le taux d’intégration afférent à cette industrie à 30-35 % », afin d’installer une industrie automobile en Algérie, lourdement impactée par la chute des oligarques de Bouteflika dont la majorité des concessionnaires ayant mis en place des usines de montage de voitures sont en prison pour des affaires de corruption.
80% de l’activité de Sanofi en Afrique réalisée en Algérie
Pour ce qui est du secteur pharmaceutique notamment le partenariat avec Sanofi, Tebboune avance des chiffres en insistant sur le leadership de cette multinationale française en Afrique grâce à son activité en Algérie. « 80% de l’activité de Sanofi en Afrique est réalisée en Algérie », a-t-il déclaré en assurant « qu’il n’y a pas de contentieux avec cet associé ».
Evoquant le partenariat entre Saidal et Sanofi Pasteur qui peine à voir le jour, Tebboune ne donne pas de détails mais rassure qu’ »il est en train de se concrétiser ». Il n’a pas manqué également de faire savoir que d’autres entreprises françaises à l’image de Suez ou la RATP dont les partenariats « battent de l’aile » sont bien implantées en Algérie. « Il faut sortir du mythe que les investisseurs français ont été malheureux en Algérie », a-t-il rétorqué en ajoutant que ; « nous pourrions aller plus loin mais des lobbys français, très puissants, criminalisent pratiquement le fait de travailler avec l’Algérie. C’est une réalité et pas un complexe de persécution ».
Tebboune veut pour preuve les résultats réalisés par les groupes français Renault, Legrand et Schneider en Algérie. « Lafarge et Knauf ont même exporté. BNP, SG, Natexis, Crédit agricole, Air France ont acquis des parts de marché aussi », a-t-il soutenu en mettant en avant la présence de plus de 450 PME françaises sur le marché algérien.
« Je ne pense pas que le bilan soit aussi négatif », a-t-il conclut.