Dans ce numéro percutant du Café des Experts Economiques (CEE) animé par El Kadi Ihsane, sur Radio M, les invités du plateau, Ali Harbi et Réda Amrani, reviennent sur les politiques économiques et financières du gouvernement Djerad, tout en abordant, de très près, le thème de la relance économique post Covid-19.
Ils estiment d’emblée que le ministre de l’industrie Ferhat Ait Ali. fait fausse route. Ils lui reprochent d’avoir bloqué la dynamique économique, et étayent leurs propos en relevant les incohérences qui frappent les choix d’Ait Ali.
Abordant le secteur de l’automobile, Ils épinglent, ainsi Ait Ali, sur le dossier du montage automobile ou encore celui des véhicules dits de moins de trois ans. Selon Ali Harbi et Réda Amrani, ouvrir les portes du montage automobile en Algérie aux constructeurs mondiaux ne doit pas souffrir de conditionnalités. « Pourquoi alourdir les procédures et poser la condition de l’intégration ? » S’interrogent-ils, en effet, non sans expliquer que les aspects techniques comme l’intégration industrielle ne relèvent pas des prérogatives de l’administration qui s’arroge pourtant le droit d’exiger des constructeurs automobiles, via un cahier des charges, un taux d’intégration initial de l’ordre de 30%. « L’intégration est un paramètre technique qui ne regarde que le constructeur. » Font-ils savoir en laissant entendre que les fonctionnaires du département de l’industrie n’ont pas à mettre le doigt dans cet engrenage.
Ali Harbi et Réda Amrani descendent donc en flamme la feuille de route de Farhat Ait Ali, auquel ils reprochent le fait d’avoir bloqué les importations de véhicules, qu’ils soient neufs ou d’occasion. « Le véhicule n’est pas un luxe pour l’algérien, c’est même un outil de travail. » Affirment ils en estimant que tourner le dos au véhicule de moins de trois ans est une aberration.
A l’évocation de l’exemple des 500 millions de dollars, économisés en pièces de rechange, les deux invités du CEE réagissent et affirment que ce sont là des économies de bout de chandelles. Bloquer ce type d’importations c’est bloquer la machine économique du pays. « Ne bloquez pas Monsieur le ministre, laissez les usines redémarrer ! » Enjoignent-ils au ministre de l’Industrie tout en rappelant que « L’automobile est un outil économique, un moyen de transport et d’échange.»
Outre l’automobile et les zones d’ombre, d’autres dossiers, tels que l’exploitation des ressources minières, les « divagations » des différents responsables au sujet du réel potentiel et des capacités restées en jachère, ainsi que la feuille de route et son pipeline d’avancement sur les court et moyen termes, ont également été abordés par le panel d’experts.