Le montant global des fortunes offshore détenues par des Algériens à l’étranger avoisine les 3,3 milliards de dollars, affirme dans un rapport l’ONG Global Alliance for Tax Justice.
Un chiffre qui peut laisser perplexe et apparaître bien en deçà de la réalité, si l’on prend en considération le nombre de scandales financiers qui ont émaillé les 20 ans de la présidence Bouteflika.
Quoi qu’il en soit, la fortune planquée par les algériens à l’étranger représente l’équivalent de 1,94% des impôts collectés. Selon la même ONG, cette perte fiscale représente, en moyenne, 7,81% des dépenses de santé.
Quant aux pertes fiscales liées aux abus à l’impôt sur les sociétés, elles se chiffrent à 434,75 millions de dollars chaque année. “L’abus à l’impôt sur les sociétés par les multinationales relève du problème mondial des flux financiers illicites et comprend l’abus fiscal criminel, l’évasion fiscale illégale et certains évitements fiscaux qui, bien que licites du point de vue technique compte tenu des faiblesses des règles fiscales internationales, contribuent néanmoins au décalage entre le lieu de l’activité économique réelle des entreprises et celui où leurs bénéfices sont déclarés à des fins fiscales”, explique l’ONG.
En termes de recettes fiscales, l’Algérie accuse un manque à gagner de 492,7 millions de dollars chaque année en raison de l’abus fiscal. Concernant l’optimisation fiscale auquel se livrent les entreprises, l’Algérie accuse un manque à gagner de 434,7 millions de dollars.
Par ailleurs, les fortunes offshores détenues par les Algériens représentent 1,5% du PIB (produit intérieur brut) du pays, entrainant ainsi un manque à gagner de 58 millions de dollars, explique le même document.
Le rapport de l’ONG Tax Justice Network qui indique aussi le niveau de vulnérabilité aux flux financiers illicites auxquels chaque pays est confronté au regard de huit principaux circuits, a cibler les importations comme le plus vulnérable aux flux financiers et la Chine (18%), la France (9,1%) et l’Italie (8,4%), comme les partenaires commerciales de l’Algérie, les plus responsables de cette vulnérabilité.
A titre de comparaison, Les fortunes offshore détenues à l’étranger par les tunisiens sont de l’ordre de 2,2 milliards de dollars, celles des libyens de 4,5 milliards de dollars, alors que les marocains détiennent 3,7 milliards de dollars à l’étranger.