L’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) a relevé, dans son dernier bilan, une hausse de la consommation nationale de carburant en 2022. Le président de cet organisme n’a pas caché son inquiétude face à cette hausse qui pourrait plomber les exportations de carburant de l’Algérie.
En effet, dans un entretien accordé à l’agence officielle APS, Rachid Nadil, président de l’ARH a indiqué que la consommation nationale de carburant en 2022 a augmenté de plus de 3% par rapport à 2021. Une croissance qui devrait se poursuivre durant les années à venir, selon lui.
Ainsi, il est attendu une poursuite annuelle de cette augmentation de consommation des carburants, de près de 3 millions de tonnes. Une demande, dont les capacités de production nationales doivent y répondre. Dans le cas contraire, l’Algérie sera dans l’obligation de recourir à l’importation.
Une situation que veut impérativement éviter l’ARH. « Il incombe aux citoyens de rationaliser leur consommation, en vue d’économiser et d’exporter ce carburant vers les marchés extérieurs pour générer des devises », a déclaré son président, dans ce même entretien.
Une importation évitée de justesse !
En 2021, la consommation de carburants avait déjà enregistré un rebond, avec la reprise des activités économiques, qui a été ralentie par la crise sanitaire liée à la Covid.
En réaction à cette hausse, le président de l’ARH avait déclaré en septembre 2022, sur les ondes de la radio nationale, que « si l’activité économique reprend normalement dans les prochains mois, le marché aura besoin peut être d’un petit appoint d’importation de gasoil de 300.000 à 400.000 tonnes ».
Une situation qui a pu être évitée à cette époque, alors que le pays n’avait pas importé de carburants depuis le mois d’aout de l’année 2020.
Malgré l’arrêt de l’importation, l’Algérie continue d’enregistrer une facture de carburant, évaluée à 300 millions de dollars en 2021. Il s’agit principalement de l’importation du MTBE, un produit nécessaire pour la fabrication des essences. Mais selon la Sonatrach, ce produit ne sera plus importé dès lors que le complexe du MTBE de Arzew entrera en production.
Rappelons que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné, lors du Conseil des ministres de juin 2020, qu’au premier trimestre 2021, toute importation de carburant et de produits de raffinage devait cesser.