L’avant projet de loi relatif à la promotion des investissements sera soumis jeudi prochain, par le ministre de l’Industrie, au Conseil des ministres. Il sera soit rejet, encore une fois, par le président de la République ou poursuivre son chemin pour être soumis au débat à l’Assemblée nationale. Entre temps, les experts de l’émission « Café des Experts Economique (CEE) de Radio M, ont eu leur part de critique de cette nouvelle mouture.
Pour Slim Othmani, Président du Think-Tank Care, l’introduction du projet de loi confirme les entraves que subissent les opérateurs économiques et les investisseurs étrangers. « D’ailleurs c’est la seule chose intéressante que comporte le document par rapport aux précédents », a-t-il indiqué en ajoutant que « la suite du document, ne traduit aucun changement dans l’état d’esprit ou du paradigme des pouvoirs publics concernant les investissements ».
Pour sa part, l’expert en industrie, Rédha Amrani, c’est catégorique. Tout le problème réside dans « les fonctionnaires de l’administration exécutive, qui pensent détenir les clés du pouvoir » et à travers, le pouvoir de décision pour les questions économiques. « Donc ces derniers appliquent leur pouvoir dans les textes, à l’image du code des investissements », a-t-il expliqué.
Que pourra faire Abdelmadjid Tebboune ?
En fait, le document qui a été rejeté une fois par le président de la République et une autre fois renvoyé par secrétariat général du gouvernement et jugé non concluent, se voit encore une fois limité dans les procédures et complique encore l’acte d’investir en Algérie.
Pour Ali Harbi, l’absence d’un consensus sur les réformes pose un vrai problème dans l’exécutif. D’ailleurs « cela se voit dans les aller et retours sur le code des investissements. Il y a des blocages, certes », a-t-il affirmé. « Cette histoire du maintien du Conseil national de l’investissement (CNI) au moment où toute la communauté de l’entrepreneuriat en Algérie demande la suppression du CNI, le document se voit le maintenir dans sa nouvelle mouture », a-t-il expliqué.
Selon Ali Harbi, le Conseil des ministres suffit largement pour traiter les investissements stratégiques et les grands intérêts de l’Etat, à l’image des grands investisseurs qui viennent demander des avantages spécifiques. « On comprend à travers le texte qu’il y a une sorte d’autorité de l’investissement qui est constituée et qui a des prérogatives sur l’investissement stratégique », a-t-il estimé.
A-t-on besoin d’un code d’investissement ?
En plus de sa complexité et le maintien des prérogatives restrictives à l’acte d’investir, Ali Harbi estime que le concept d’un code d’investissement « est dépassé dans le temps ». « Continuer à avoir un code qui se base sur les avantages fiscaux n’a aucun sens », a-t-il martelé ajoutant que « c’est une approche des anciennes générations des années 90 et c’est une inspiration de la Banque mondiale qui veut mettre en compétition des pays émergents ».
« Actuellement on est sur un autre palier, comme c’est le cas dans des pays africains, comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire. C’est de trouver comment créer des conditions d’attractivité territoriale, tels que le financement et le foncier », explique l’expert du CEE.
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